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Une étude et un réseau de 10 fermes pour montrer la voie !
Le président du Conseil du Léman, Jacques Melly, s’est réjoui, ce matin, que le monde agricole se mobilise et développe des stratégies pour réduire sa dépendance à l’énergie. Il a salué l’initiative de l’ULCA d’avoir réalisé une étude sur ce sujet et créé un réseau pour favoriser l’échange d’expériences dans ce domaine. Car, comme l’ont relevé plusieurs intervenants, si l’agriculture dispose d’atouts indéniables pour la production d’énergie verte, que ce soit l’abondance de la biomasse à disposition, les surfaces de toitures agricoles pour y installer des panneaux solaires, ou encore l’esprit d’entreprise des exploitants, il est souvent compliqué de lancer et surtout de concrétiser ce type de projet. Et c’est bien ce qu’a établi l’étude menée par l’ULCA.
De l’importance des conseils !
En effet, alors que les paysans se tournent volontiers vers les organisations agricoles locales pour réunir les informations utiles à la réalisation de leur projet, les conseillers agricoles doivent pouvoir s’appuyer non seulement sur des données théoriques et des données dites « de terrain » mais aussi apporter un conseil complet sur les plans technique, économique, administratif ou encore organisationnel. L’étude de l’ULCA vise donc à améliorer ce conseil en partant des expériences d’agriculteurs déjà engagés dans la production d’énergie verte. D’où le réseau de dix fermes de référence réparties sur tout le territoire lémanique (3 en Haute-Savoie, 2 dans l’Ain, 1 à Genève, 3 dans le canton de Vaud et 1 en Valais) et qui ont réalisé des projets de quatre types : le bois énergie, la méthanisation, le solaire thermique et le solaire photovoltaïque.
Entre Suisse et France
Dans son bilan, l’auteur de l’étude, Vanessa Ménétrier, a mis en évidence quelques différences entre la France et la Suisse : la première a mis en place un large panel de subventions mais les tarifs d’achat des kWh sont assez bas, alors qu’en Suisse c’est le contraire. Au chapitre des similitudes, la collaboratrice de Prométerre souligne les lourdeurs administratives, les délais très conséquents et les incohérences entre les directives des différents départements qu’ils soient suisses ou français… Sans oublier que dans les deux pays, les projets sont conditionnés par la politique énergétique. D’où quelques suggestions de l’auteur, dont un portail unique pour tous les projets ou encore la création d’un label « Courant vert du Léman ».
Entre fruits et énergie
Xavier Moret a ensuite présenté les installations de panneaux photovoltaïques de son exploitation - qui est l’une des plus grandes de Suisse pour la culture des fruits -, en expliquant que la notion de respect de l’environnement est intégrée dans toute l’entreprise, famille comme employés. Xavier Moret a aussi souligné que les choses changent vite dans les projets de production d’énergie puisque, entre le début et la concrétisation de son projet, les prix des installations ont baissé de plus d’un tiers et le tarif de vente du kWh de moitié. Sur la production annuelle d’électricité injectée dans le réseau, soit 400’000 kWh, Xavier Moret rachète environ les trois-quarts pour son entreprise. Soulignant encore que le Valais est « optimal » pour l’énergie solaire, il a encouragé ses collègues paysans, du Valais mais aussi d’ailleurs, « à mettre à disposition leurs toitures » !
AGIR
