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Assemblée générale ASSAF-Suisse 2012
Créée principalement pour empêcher la conclusion d’un accord de libre-échange dans le secteur agroalimentaire entre la Suisse et l’Union européenne, l’Association suisse pour un secteur alimentaire fort (ASSAF), est composée actuellement de 26 organisations cantonales et 4 régionales, 17 associations professionnelles nationales, 7 entreprises, 19 personnes individuelles et les départements de l’économie des cantons de Vaud et du Jura. Aussi, la question que se pose le président Walter Willener, soit de savoir si l’ALEA est définitivement enterré, est évidemment partagée par tous les membres.
Message contradictoire
Qu’il vienne des personnes en charge du dossier ou du niveau politique, le message est, selon Walter Willener, contradictoire. En effet, alors que Conseil fédéral maintient le projet contesté, le directeur de l’Office fédéral de l’agriculture s’est exprimé dans plusieurs journaux en indiquant qu’il n’y avait pas d’obstination à conclure un accord de libre-échange agricole. Quant au conseiller fédéral Schneider-Ammann, il vient de dire dans La Liberté du 7 mai : « Avec l’accord de reconnaissance mutuelle des AOC-IGP avec l’Union européenne, on a établi un cadre pour négocier des accords de libre-échange agricole ».
Les informations ne sont pas plus claires au Conseil national avec, d’un côté, l’acceptation d’une motion demandant la suspension des négociations, et de l’autre, l’acceptation d’une autre motion demandant de faire le point et d’envisager une ouverture contrôlée des marchés. Enfin, la semaine dernière, le Conseil national a accepté, par le biais d’un amendement Bugnon, de retirer l’ALEA du programme de législature 2012-2013. «Je dirais que la politique a serré le frein à main du véhicule ALEA mais ce dernier avance encore un peu », en conclut Walter Willener.
Encore du travail à faire…
Si le président de l’ASSAF pense que l’accord initial ne verra pas le jour, il se demande ce qui le remplacera. Ainsi les accords de libre-échange avec les pays hors de l’UE sont en développement « mais l’agriculture est peu touchée, à l’exception notable du quota de pommes de terre concédées par la Suisse à l’Egypte », précise Walter Willener. D’autres discussions sont en cours avec la Chine, l’Inde, la Russie et peut-être le Brésil, « ce qui va nécessiter une grande attention de notre part et de l’Union Suisse des Paysans ». Quant à l’UE, l’idée d’une ouverture sectorielle des échanges reprend de l’actualité et l’ASSF-Suisse ne rejette pas catégoriquement cette voie, estimant qu’ « elle mérite un examen plus détaillé ».
En conclusion, Walter Willener pense qu’il faudra que l’ASSAF oriente son activité sur le suivi des alternatives « que ne manqueront d’imaginer les cerveaux féconds de l’administration et de la politique pour qui le libre-échange reste le credo principal ». Mais celui-ci de préciser que, dans le contexte actuel, la nécessité de maintenir une agriculture forte de proximité, capable d’assurer la sécurité alimentaire, se confirme tous les jours ».
AGIR