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Bilan 2012 mitigé pour le sucre suisse
Malgré un début de saison 2012 prometteur, l’été et l’automne ont été trop humides pour obtenir des betteraves suisses la quantité de sucre escomptée par la Fédération suisse des betteraviers (FSB). Cependant, le marché du sucre suisse a connu une évolution positive ces derniers mois ce qui a permis à l’interprofession d’augmenter un peu le quota de sucre pour 2013. « Une nouvelle réjouissante ! », souligne le président, Samuel Keiser. En effet, « Lorsque les sucreries peuvent transformer beaucoup de sucre, c’est toute la branche qui en profite car cela permet de maintenir le prix indicatif de base au niveau des années précédentes ».
Moins de sucre en 2012
Après plusieurs années record, la production suisse de betteraves sucrières a marqué le pas. En cause, le faible ensoleillement durant l’automne 2012 empêchant le taux de sucre de monter. Il a ainsi peiné à atteindre 16,9%, la valeur la plus basse enregistrée depuis 2006. Au final, les 6'006 betteraviers suisses ont produit près de 1,675 million de tonnes de betteraves (-8.5% par rapport à 2011) ce qui correspond à une production de 248'771 tonnes de sucre (-14.4%). « Mais nous disposons toujours d’un stock de 50'000 tonnes de sucre et la demande est bonne », précise Guido Stäger, CEO des deux sucreries d’Aarberg et de Frauenfeld.
Lutte contre les nématodes
« En 2012, l’infestation aux nématodes du collet a bien occupé la branche », déplore Nadine Degen, gérante de la fédération. Ce petit vers filiforme invisible à l’œil nu s’attaque aux betteraves dont il fait baisser le taux de sucre les rendant impropres à la livraison. Actuellement se pose la question de savoir comment s’en débarrasser car la substance active la plus efficace, l’Aldicarb, n’est plus produite et les deux autres produits phytosanitaires employés pour lutter contre ce parasite seront interdits en 2013 par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), « malgré nos demandes récurrentes de reconduire l’autorisation », explique Nadine Degen. Une nouvelle substance existe pourtant mais elle ne bénéficie pas encore de l’autorisation de l’OFAG.
Politique agricole 2014-2017
Du côté de la politique agricole 2014-2017, la branche sucrière a pu obtenir du Conseil fédéral que les paiements directs versés jusqu’alors aux producteurs de betteraves soient convertis en contributions au paysage cultivé et à la sécurité de l’approvisionnement. De plus, celles attribuées à la culture deviendront des contributions à des cultures particulières.
Cependant, les betteraviers suisses, directement exposés au marché européen, ne bénéficieront plus que de 1'500 francs par hectares – contre 1'900 francs jusqu’alors – en plus des paiements directs généraux. Cette contribution spéciale, issue des accords bilatéraux II entre la Suisse et l’Union européenne, stipule que pour le maintien d’un prix identique dans toute l’UE et en Suisse, les deux partenaires s’engagent à ne pas prélever de droit de douane ni de subvention à l’exportation pour le sucre transformé. Et la gérante de la fédération de conclure : « La FSB compte lutter contre cette coupe et exiger la mise en œuvre de la promesse faite par la Confédération d’encourager la culture des champs dans la PA 2014-2017 ».
Vincent Bailly/AGIR