Main Content
FSFL : Moins de producteurs mais des livraisons de lait stables !
« Malgré la libéralisation du marché laitier en 2009, les livraisons de lait suisse n’ont pas explosé. Au contraire, ces trois dernières années la production totale n’a pratiquement pas évolué. En cause, le prix du lait d’industrie si bas qu’il n’incite pas les producteurs à livrer d’avantage. Même si le prix est resté stable en 2012, la situation reste très préoccupante ! », a souligné René Volanthen, président de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL) en ouverture de la 97ème assemblée des délégués ce matin à Neyruz (FR). Quant à la PA 2014-2017 qui supprime les contributions aux détenteurs de bétail, elle pénalise « les producteurs de lait les plus dynamiques qui sont les grands perdants ».
Moins de producteurs…
En 2012, la FSFL regroupait 1'302 producteurs soit près de 30% de moins que dix ans auparavant. Même constat du côté des sociétés de laiteries victimes d’une vague de dissolutions ou de fusions dans le secteur des fromageries. « Au lieu d’investir pour satisfaire aux nouvelles normes pour la protection des animaux, certains producteurs cessent de produire du lait », déplore le président qui précise que « cette tendance devrait faire réfléchir les transformateurs et les distributeurs afin qu’ils améliorent la situation ».
… mais autant de lait
Côté production, la quantité de lait livrée par chaque producteur fribourgeois n’a cessé d’augmenter pour s’établir en 2012 à 209'000 kg (+70,7% par rapport à 2002), alors que la moyenne suisse est de 137'582 kg par exploitation. Ainsi, 272,5 millions de kilos ont été produits cette année soit une légère baisse de 0,3% par rapport à 2011. On remarque également une augmentation progressive des livraisons de lait destiné aux fromageries (+1%) contre une diminution de 2% de la part de lait destiné à l’industrie qui ne représente déjà que 41,8% du total.
Deux visages
Ce report peut s’expliquer par le fait que la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiteries présente deux visages selon Clément Moret, directeur de la FSFL. En effet, avec un prix d’achat du lait de 83,14 centimes le kilo pour le Gruyère AOC et de 80,57 ct/kg pour le Vacherin fribourgeois AOC, plus des deux tiers des producteurs livrant pour la fabrication de ces spécialités fromagères se trouvent dans une situation qui demeure avantageuse par rapport à leurs homologues qui livrent pour l’industrie. En effet, avec un prix moyen de 59,07 ct/kg pour l’année 2012 dans les régions romandes (sauf Valais), le prix du lait d’industrie reste très bas. « Un prix du lait d’industrie aussi bas met clairement en péril le revenu de nos producteurs », souligne le directeur.
Quelle sera la situation des producteurs de lait en 2013 ? « Difficile de répondre », avoue René Vonlanthen, sauf en ce qui concerne le marché du Gruyère AOC qui est stable avec de bons prix. Quant au lait d’industrie, « une lueur d’espoir laissant entrevoir une amélioration du prix grâce au comité d’IP Lait qui a pris de bonnes décisions en février dernier, même si le consensus entre les parties a été difficile à obtenir », a conclu le président de la FSFL en appelant les entreprises à appliquer ces décisions qui apporteraient l’amélioration tant attendue.
Vincent Bailly / AGIR