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Le Jura est un bon élève !
« Il est impératif que la Politique agricole 2014-2017 se conjugue à vos métiers d’agriculteurs mais ne s’y oppose pas ! », a tenu à préciser Bernard Lehmann lors de son intervention au Forum de l’agriculture jurassienne. Quelques jours après le lancement de la procédure de consultation des seize ordonnances de sa Politique agricole, le directeur de l’OFAG a ainsi souhaité rassurer les agriculteurs jurassiens face aux changements auxquels ils se préparent avant l’entrée en vigueur de la PA 2014-2017 le 1er janvier 2014.
Présence agricole
Avec une baisse du nombre d’exploitations de 11,2% de 2001 à 2011 et de 14,4% des emplois sur la même période, le canton du Jura est victime, comme tout le pays (respectivement -15,2% et -17,8% à l’échelle nationale), d’une contraction de son secteur primaire. « Même si l’agriculture jurassienne résiste mieux que la Suisse au niveau de son évolution structurelle, il est vital de maintenir les emplois ! », souligne Michel Darbellay, directeur de la Chambre jurassienne d’agriculture (CJA). De son côté, Jean-Paul Lachat, chef du Service de l’économie rurale, rappelle l’importance de maintenir une agriculture forte qui soutienne les activités dans les régions.
Redynamisation et diversification
« Il est impératif d’accroître la valeur de notre production agricole en assurant un développement tant qualitatif que quantitatif des productions traditionnelles jurassiennes telles que le lait, l’élevage bovin et chevalin ainsi que l’aviculture. Mais nous devons également poursuivre la diversification de notre agriculture sur le plan de la production (porc, volaille, cultures spéciales et bio) mais aussi des activités comme l’agritourisme, la mise en valeur du milieu et du patrimoine naturel ou le développement des énergies renouvelables », complète Jean-Paul Lachat. Une directive que les agriculteurs ont déjà intégrée puisque le canton enregistre, par exemple, une progression de 113% de sa production bio contre 21,7% à l’échelle suisse entre 2001 et 2011.
Un remaniement nécessaire
Afin de simplifier la gestion des domaines agricoles, le canton du Jura a également lancé un vaste projet d’améliorations foncières. A ce jour, un remaniement parcellaire a été effectué dans 51 communes (moyennant encore pour certaines d’entre elles quelques travaux), 2 sont en cours et 24 en attente. « C’est un très gros chantier mais considéré comme nécessaire. C’est un passage obligé pour la compétitivité de nos exploitations », souligne Michel Darbellay.
Une restructuration profitable
Grâce à une restructuration avancée, l’agriculture jurassienne peut compter sur des atouts de poids, tels que le développement d’une production peu intensive, une charge en bétail modérée, une valorisation des herbages croissante (+10,2% des surfaces entre 2001 et 2011) et une démarche écologique bien engagée. A ce titre, 35% des surfaces de compensation écologique répondent aux critères de qualité de l’ordonnance sur la qualité écologique (OQE) soit près de 1'900 hectares et 14'000 arbres fruitiers haute-tige. Enfin la proportion de la surface agricole utile (SAU) intégrée à un réseau écologique ne cesse de croître. Ainsi, elle s’élevait à 73% en 2012 (20 réseaux) et devrait atteindre plus de 95% (25 réseaux) en 2014.
Autant d’éléments qui appuient le fait que : « Le Jura est un bon élève, ce qui lui permettra vraisemblablement de bénéficier plus que les autres de la nouvelle PA 2014-2017 », conclut le directeur de l’OFAG Bernard Lehmann.
VB/AGIR