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"Oui à nos traditions, 2x NON aux initiatives phytos extrêmes"
Cela signifie-t-il la fin de la traditionnelle désalpe? Le "Jambon de la borne", traditionnel met de la Bénichon", fera-t-il bientôt partie du passé? Ces craintes étaient partagées par les différents intervenants à la conférence de presse de ce matin qui s'est déroulée à la ferme de Christian Charrière à Charmey. L'adoption des deux initiatives agricoles extrêmes aurait des conséquences fatales pour le secteur agricole et alimentaire, dans toute la Suisse et également dans le canton de Fribourg. Fritz Glauser, président de l'Union des Paysans Fribourgeois, a mis en garde contre les conséquences: "Les conséquences potentielles de ces initiatives dogmatiques sont une menace pour nos exploitations agricoles fribourgeoises." En outre, selon l'étude de 2016 des eaux du Rhin à Bâle, ils ne changeraient pratiquement rien à la qualité de l'eau, puisque 99 % des résidus de polluants détectés ne proviennent pas de l'agriculture.
Augmentation significative des importations
Tous les intervenants ont convenu que l'on pouvait s'attendre à une augmentation des importations. Murielle Chassot, présidente de l'Association fribourgeoise des paysannes, s'inquiète inévitablement de l'alimentation de ses trois enfants. "Nous n'avons aucun contrôle sur la qualité et les méthodes de production à l'étranger", a-t-elle indiqué. En tant que pays riche et fertile, a-telle dit, il est du devoir de la Suisse de ne pas simplement transférer les conséquences des idéologies à l'étranger. L'agriculteur Baptiste Chassot a souligné que son activité reposait sur trois piliers: le respect de la nature et des animaux, le plaisir et la rentabilité. Son expérience a montré que chaque année, il est possible de diminuer les pesticides utilisés, à condition d’avoir le temps de s’adapter.
Moins d'animaux dans les Alpes - moins de lait - moins de fromage
De nombreuses traditions sont menacées, comme la désalpe, admirée bien au-delà des frontières du canton. "Les deux initiatives menacent nos traditions d'agriculture alpine, notre artisanat et les exploitations familiales" - Henri Buchs, président de la Société fribourgeoise d’économie alpestre, a exprimé sa conviction. Ces initiatives entraîneraient une baisse des revenus, du bétail et de la production agricole. Les coopératives de fromages d'alpage craignent à juste titre une chute dramatique des quantités produites. Les régions alpines telles que la Gruyère constituent un attrait important pour le tourisme, mais aussi sur le plan économique. Les effets économiques seraient également ressentis selon l'agricultrice bio Karin Liaudat. Il ne faut pas se laisser aveugler par le titre des initiatives. Si l'initiative est adoptée, elle devra abandonner sa production d'œufs bio. "Notre exploitation étant située en zone de montagne I, il ne nous est pas possible de produire nous-mêmes les céréales destinées à nourrir nos poules pondeuses", explique l'agricultrice bio engagée. Elle a déclaré qu'elle voterait 2x NON et a appelé chacun à faire de même, à condition d'apprécier une production agricole régionale, saine et durable.
Les Conseillers d'Etat jugent les initiatives inacceptables
De l'avis du Conseiller d'Etat Didier Castella, de nombreuses démarches essentielles sont actuellement entreprises dans le canton afin de tendre à une agriculture plus durable et écologique. Selon son opinion, la Suisse ne peut pas importer plus de produits alimentaires au détriment d'autres populations. "Les initiatives extrêmes et simplistes manquent leur cible et menacent l'approvisionnement du pays et plusieurs secteurs de la production agricole cantonale seraient condamnés." Pour Olivier Curty, Conseiller d'Etat en charge de l'économie, une acceptation des initiatives aurait pour conséquence une forte pression sur l'économie fribourgeoise. Selon lui, les deux initiatives sont un danger pour les exploitations agricoles, l'industrie et par conséquent les places de travail. Il s'alarme des menaces qui toucheraient les emplois liés à l'agroalimentaire qui sont estimés à 20 %: "Une telle menace est inacceptable pour le canton".
Organisation:
Comités de district 2x NON (Glâne, Gruyère, Veveyse) et Union des Paysans Fribourgeois
Contacts:
Fritz Glauser, président de l’Union des Paysans Fribourgeois (079 702 05 44)
Frédéric Ménétrey, directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture (079 293 68 70)
Murielle Chassot, présidente de l’Association fribourgeoise des paysannes (079 583 96 31)