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Agriculture – Sécheresse en Afghanistan
15.10.2018 – Des paysans forcés de quitter leurs terres…
(ATS/AGIR) - Murad Khan Ishaqzai, agriculteur afghan de 80 ans, a été forcé de quitter ses terres, pour échouer à Herat. Cet homme est l'une des 250'000 personnes déplacées dans dans l'ouest du pays à cause de la sécheresse qui a dévasté les cultures, affamé le bétail et raréfié les réserves en eau dans une grande partie de l'Afghanistan cette année. Une précédente sécheresse l'avait déjà forcé à fuir il y a 15 ans, mais celle-ci est "la pire de (sa) vie", déplore-t-il. "Notre bétail a péri et nous avons laissé nos ânes dans le désert parce que nous ne pouvions plus les nourrir", raconte à l'AFP M. Ishaqzai, évoquant son périple pour amener sa famille loin du district de Ghormach où elle vivait, dans la province de Badghis, frontalière du Turkménistan.
"On était heureux dans notre ferme malgré la guerre qui dure depuis tant d'années. Mais à cause de cette sécheresse, nos enfants meurent de faim", dit à l'AFP Naw Khan Zamanzai, lui aussi du district de Ghormach, entouré de ses six enfants. Après avoir assisté impuissant à la mort de ses moutons, Abdul Razaq, 30 ans, originaire du district voisin de Murghab, raconte quant à lui avoir vendu le reste pour un dixième de leur prix d'origine et pris la fuite avec sa femme et ses trois enfants. Dans le dénuement le plus total, toutes ces personnes ont dressé un campement de fortune dans les rochers en périphérie la capitale provinciale.
Face au nombre croissant de familles déplacées, les responsables afghans et des organisations humanitaires sont débordés et peinent à répondre aux besoins de nourriture, d'abris et de services de santé. A l'approche de l'hiver, le Coordinateur humanitaire des Nations Unies en Afghanistan, Toby Lanzer, a appelé à un financement international d'urgence. Environ 1,4 million de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence - la majorité dans l'ouest du pays - et seulement la moitié d'entre elles ont pu être secourues jusqu'à présent, indique un récent rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Selon l'OCHA, plus de 70% des familles déplacées dans l'ouest manquent de nourriture et 33.200 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition sévère ont besoin de "soins vitaux".
Auteur : ATS/AGIR