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Avec l'initiative pour des denrées équitables, le peuple a eu peur d'une hausse des prix, selon l'analyse VOTO.
08.11.2018 – L'initiative pour la souveraineté alimentaire est restée dans l'ombre de la première. Et toutes deux ont échoué dans les urnes le 23 septembre dernier.
(ATS/AGIR) - Pour les opposants au premier texte, deux arguments ont pesé dans la balance: l'augmentation des prix supposée et l'inutilité de l'initiative, selon l'analyse des résultats de l'enquête VOTO, publiée aujourd’hui. La Suisse en fait déjà assez en matière de produits écologiques et équitables, ont estimé 15% des personnes interrogées. Les défenseurs de l'initiative voulaient avant tout des produits durables et plus respectueux de l'environnement (29%). Pour 12% d'entre eux, l'argument d'aliments sains et de haute qualité a fait mouche. Les sympathisants des Verts (83%) et du PS (65%) se sont largement prononcés en faveur du texte. Les Vert'libéraux étaient divisés et 42% ont soutenu les objectifs des initiants. Quant aux autres partis, l'opposition a été plus large. Parmi les partisans du PDC, de l'UDC et du PLR, le taux de refus se situait entre 78 et 87%. Le résultat définitif est clair: le peuple a rejeté cette initiative par 61,3% des voix.
Pour les auteurs de l'analyse, l'électorat n'a pas clairement différencié les deux initiatives portant sur les aliments. La population était moins bien informée à l'égard de l'initiative sur la souveraineté alimentaire et lui a accordé une importance plus faible. 68,4% des votants l'ont rejeté. Une personne sur cinq n'était pas en mesure de justifier sa décision. Les arguments "pour" étaient souvent identiques à ceux du premier texte. Ainsi, l'argument d'une production respectant l'environnement a été cité par 25% de ceux qui ont voté "oui" à la souveraineté alimentaire dans l'urne. Les opposants ont eux avant tout craint les conséquences sur le commerce avec l'étranger et refusé les restrictions des importations. Les partisans du PLR (92%), de l'UDC (82%) et du PDC (76%) ont été les plus enclins à déposer un vote négatif.
L'enquête, financée par la Chancellerie fédérale, a été réalisée par le Centre d'études sur la démocratie Aarau ZDA, l'institut de recherche FORS et l'institut de sondage LINK. Elle a été menée du 25 septembre au 15 octobre auprès de 1502 votants.
Auteur : ATS/AGIR