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Des restaurants au cœur de l’économie de montagne
En proposant des produits locaux, du terroir, les restaurants et les buvettes d’alpage ont un rôle primordial au cœur de l’économie de nos montagnes. Ces lieux créent en effet tout un écosystème englobant les différents producteurs qui peuvent ainsi écouler leurs produits tout en se faisant une belle publicité auprès d’une clientèle venue souvent de la plaine et des villes. L’Aide Suisse aux Montagnards a voulu faire passer ce message lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce jeudi 31 janvier à l’hôtel Alpha-Palmier de Lausanne.
Trois portraits de restauratrices et hôtesses
Trois restauratrices ou responsables de maisons d’hôtes étaient ainsi invitées à présenter le résultat de projets financés en partie par l’organisation. L’agriculture de montagne ne dégageant pas assez de revenus, Armelle Morier de Château-d’Oex et son mari Jean-Jacques ont décidé, il y a dix ans, de transformer un ancien rural et une porcherie en un espace comprenant 5 chambres d’hôtes avec un total de 12 lits. « Avec 850 nuitées par an, nous sommes très contents du taux d’occupation », se réjouit la Vaudoise. Des petits déjeuners avec des produits de la région sont également proposés aux visiteurs.
Et cette belle réussite ne saurait s’arrêter là. Armelle Morier a également décidé d’aider sa fille, revenue dans la région après une formation de technicienne en industrie laitière, pour installer un petit local de transformation dans la ferme familiale et ainsi produire des yogourts et des glaces artisanales, un projet également soutenu par l’Aide Suisse aux Montagnards.
Offre bio dans le Jura
Le parcours de Lina Dubied diffère quelque peu. Avec un père agriculteur et pionnier dans la production bio, la Jurassienne de Montfaucon est née avec des valeurs liées à la nature et l’écologie. Après des études à l’Ecole hôtelière de Genève, elle a décidé de revenir dans sa région natale. « J’avais une soif d’indépendance et une envie de faire quelque chose qui me convienne réellement », déclare-t-elle. C’est ainsi qu’elle a ouvert une épicerie de produits bio et régionaux agrémentée de quelques tables.
Mais son rêve était de proposer un véritable restaurant bio. L’Aide Suisse aux Montagnards lui a ainsi permis de combler une bonne partie du budget nécessaire à la transformation d’une grange en une salle de restaurant, et une écurie en une cuisine. Avec ce projet, six emplois ont pu être créés, alors que les productions de l’agriculture biologiques locales sont mises en valeur quotidiennement, tant dans l’assiette que sur un petit point de vente.
Raphaëlle Hermann s’est quant à elle installée avec son ami Manuel Micoli au Refuge du Grammont, sur les bords du lac de Taney, dans le Chablais valaisan. Tous deux diplômés de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, ils ont pu racheter le lieu en septembre 2017 après avoir été locataires depuis 2014. Ils ont ainsi pu aménager à leur guise le refuge, et ont décidé, avec un apport de l’Aide Suisse aux Montagnards, d’augmenter le nombre de sanitaires (douche et WC) tout en les rendant utilisables durant toute l’année, même en période de gel. Car même si l’accès n’est pas déneigé l’hiver, la clientèle est toujours plus nombreuse durant cette période de l’année avec les randonneurs en raquettes ou à skis. « Samedi dernier, par exemple, pour le repas du soir, nous avons servi 25 personnes qui séjournaient dans notre établissement», confirme Raphaëlle Hermann. Une preuve que les offres de montagne, même reculées et peu desservies, peuvent aussi ouvrir toute l’année.
Campagne du 4 au 16 février
Ces trois exemples le montrent : l’Aide Suisse aux Montagnards joue un rôle précieux pour faire vivre ces régions éloignées et améliorer l’accueil de touristes friands de destinations proches de la nature. Afin de continuer cette prestation, l’organisation lance donc son traditionnel appel aux dons et legs, qui sont ses seuls moyens à disposition pour financer des projets de montagne. Pour rappel, en 2018, plus de 60'000 personnes avaient participé pour un total de 32,6 millions de francs. Le montant était particulièrement élevé comparé à une moyenne annuelle d’environ 25 millions de francs, car il s’agissait de l’année du 75ème anniversaire de la fondation. La campagne de collecte « A table dans les montagnes » se déroulera du 4 au 16 février. Elle permettra de financer des projets variés, dans l’agriculture, l’énergie, le tourisme, la formation ou encore les commerces.
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