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Vins vaudois: entre belles récoltes et inquiétudes
La grande halle qui accueille généralement la Foire de Brent, sur les hauts de Montreux, était bien remplie, ce jeudi 8 novembre. Délégués et invités s’y sont en effet retrouvés lors de l’Assemblée de la Fédération vaudoise des vignerons (FVV). Cette audience bien garnie affichait également une humeur joviale, fruit de vendanges éprouvantes mais surtout prometteuses. «Records absolus», «millésime extraordinaire»: les qualitatifs n’ont en effet pas manqué lors de la présentation de l’année viticole par Olivier Viret, chef du Centre de compétences vitivinicoles du canton de Vaud. Avec les températures exceptionnelles du mois d’avril ainsi qu’un été chaud et sec, le bilan des vendanges s’annonce donc très positif, tant au niveau des rendements que de la qualité.
Mais les promesses d’un magnifique millésime ne suffisent pas à rassurer des vignerons vaudois inquiets. Car la consommation globale de vin continue de baisser. Elle a reculé de 4 millions de litres en Suisse l’an passé par rapport à 2016, ce qui impacte les revenus dans la branche viticole. Dans ce marché difficile, les grands distributeurs ont été pointés du doigt. Ils profiteraient de cette situation pour attendre que les prix de vente des producteurs baissent avant de faire leurs achats.
Changins pourrait être maintenu
Autre préoccupation des vignerons: la restructuration d’Agroscope souhaitée par la Confédération avec la potentielle disparition du site de Changins à Nyon. Pour la branche vaudoise, une recherche scientifique est essentielle afin notamment de créer des cépages résistants qui permettent à la viticulture suisse de se démarquer face à la pression étrangère.
Invité à l’Assemblée des délégués de la FVV, le conseiller d’Etat Philippe Leuba s’est ici voulu rassurant: «J’ai participé à 16 séances concernant Changins, c’est plus que tout autre dossier, a-t-il déclaré. Nous avons remis notre rapport à Monsieur Schneider-Ammann dans lequel nous soumettons des propositions communes avec l’Union Suisse de Paysans, les branches agricoles, ainsi que des spécialistes. Celles-ci sont profitables pour nous, avec le maintien de Changins. J’ai bon espoir que nous soyons entendus.»
L’assemblée des délégués fut également l’occasion de parler d’un évènement majeur dans les mois à venir pour la promotion du vin vaudois: le Concours Mondial de Bruxelles qui se tiendra à Aigle du 1er au 5 mai 2019. Le secrétaire général de l’évènement, Nicolas Joss, a rappelé l’impact d’une telle manifestation. Ainsi, plus de 200 journalistes de 50 nationalités différentes viendront déguster des vins, mais aussi visiter les vignes vaudoises. «La dernière édition qui a eu lieu à Valladolid en Espagne a apporté plus de 2 millions de francs en tant que valeur publicitaire», a-t-il rappelé. Ce coup de projecteur sur le travail des vignerons vaudois sera donc le bienvenu pour écouler le «magnifique millésime 2018».
AGIR