Main Content
Comment surmonter les difficultés financières ?
Le 20 juin, la tempête de grêle qui s’est abattue sur la Côte a littéralement décimé les cerisiers et les pommiers de Rui Martins, soit 14 000 m2 (sur 100 000 m2 que compte l’exploitation située en Trembley à Commugny) qui ne produiront plus rien du tout pendant 5 ans, car tous les arbres de cette parcelle sont à remplacer. « Avec la force du vent et le poids de la grêle, les filets se sont affaissés comme des dominos, écrasant tous les arbres », commente Pierre Bigler. A l’instar de ce producteur, plusieurs exploitants du district de Nyon ont également été durement touchés.
Afin de prendre la mesure de l’ampleur des dégâts, Philippe Rossy, gérant de l’OCA (Prométerre), a organisé jeudi, sur l’exploitation propriété de Pierre Bigler, une séance d’information réunissant les exploitants concernés, les Conseils d’administration de l’Office vaudois de cautionnement agricole (OVCA), du Fonds d’investissements agricoles (FIA) et du Fonds d’investissement rural (FIR), en présence également de Frédéric Brand, chef du Service de l’agriculture du canton de Vaud. Philippe Rossy a souligné que 80% des exploitants touchés par cette tempête étaient assurés pour les pertes de récoltes, ce qui représente un montant de 9 à 10 millions d’indemnités. Rappelons que le montant global des dommages causés aux cultures est de 33 millions, dont 12 millions sur le canton de Vaud.
Un éventail de mesures
Les mesures proposées aux exploitants assurés ou ayant installé des filets paragrêle, pour surmonter leurs difficultés financières et logistiques, seront évaluées en fonction des dégâts, aussi bien pour les pertes de récoltes immédiatement consécutives à la tempête que pour celles liées aux dégâts causés au capital plantes arboricole et viticole. Les arbres fruitiers et les vignes dévastés entraînent en effet des diminutions ou pertes de récoltes pour les années futures (jusqu’à cinq ans pour un verger où il faut replanter de nouveaux arbres). Il est également prévu de tenir compte des pertes de marché engendrées par les mauvaises récoltes de l’année en cours et des suivantes.
Frédéric Brand, chef du Service de l’agriculture du canton de Vaud a exposé les deux mesures décidées par l’Etat. Soit, la possibilité de reporter 50% de l’indemnité d’assurance grêle sur l’année suivante. Et, pour les entreprises non assurées contre la grêle, la possibilité d’indemniser des réductions d’horaire de travail pour les employés bénéficiant d’un contrat de travail à durée indéterminée.
Au sein de la profession…
Au sein de la profession représentée par Prométerre, explique Philippe Rossy, les exploitants concernés pourront en particulier bénéficier de: reports d’annuités pour un an, ainsi que de prêts FIA et FIR si l’exploitation est assurée et/ou si les filets paragrêle sont installés. Ils pourront également, par le biais de ProConseil, profiter de conseils culturaux, de gestion, de conseils dispensés par le Service de Protection juridique (SRPJ), ainsi que de conseils fiscaux par Fidasol.
Un regard sur le futur
La violence de la tempête de juin dernier est également l’occasion pour la profession de tirer les leçons qui s’imposent et de s’interroger sur les possibilités d’optimiser, à l’avenir, les mesures à prendre pour minimiser les dégâts, notamment au niveau des vergers et de la vigne. Une amélioration des filets anti grêle et une réévaluation des assurances sont notamment envisagées. « Nous devons tout mettre en œuvre pour préserver notre marché, quelle que soit la situation », explique Philippe Rossy. « L’assurance seule préserve la valeur de la récolte perdue et une partie du capital plantes. Elle ne préserve pas la perte du marché. Le filet anti grêle préserve une partie de la récolte et le capital plantes. Il assure par conséquent de ne pas perdre les marchés du futur. Etant donné l’évolution du marché et de la météo, nous préconisons, pour l’avenir, l’utilisation de filets paragrêle, avec également une assurance grêle pour filet. »
AR/AGIR