Main Content
Conférence de presse de Swiss granum
« Satisfaire la demande de notre pays à 100% est un vœu pieu mais illusoire. En revanche, il est vital non pas de maintenir mais d’augmenter les surfaces de production afin de faire croître à nouveau notre taux d’approvisionnement en produit suisse de qualité. Il en va de la survie de la branche ! », a déclaré Olivier Sonderegger, président de swissgranum, entouré de nombreux représentants de ce secteur venu faire état de la situation critique dans laquelle ils se trouvent et que la nouvelle Politique agricole 2014-2017 aggravera encore selon eux.
Diminution sur tous les fronts
En vingt ans, la surface céréalière a diminué de 25%. Une proportion qui passe à 42% pour les céréales fourragères soit la disparition de 46'000 hectares au profit principalement des prairies artificielles (surfaces herbagères). Cette perte de surface de production a provoqué durant la même période une chute massive de la production de matière première fourragère indigène qui est passée de près d’un million de tonnes en 1996 à environ 470'000 tonnes en 2011. En valeur, la production de céréales est ainsi passée de 1,4 milliard de francs en 1990 à un peu moins de 400 millions en 2012. Quant au taux d’auto-approvisionnement il ne dépasse pas les 50% pour les céréales fourragères.
Causes multiples
En tête de chapitre des causes : le système de paiements directs. « Avec une écologisation de l’agriculture, les coûts de production des céréales fourragères prennent l’ascenseur et font baisser la rentabilité de ce type de production. Celle-ci devient donc déficitaire et par conséquent nettement moins attractive », déplore Rudolf Marti, directeur de l’Association suisse des fabricants d’aliments fourragers (VSF).
Autre cause : l’augmentation de la production de viande et d’œufs. Les animaux ne pouvant être nourris avec des farines animales depuis 2001 et la crise de la vache folle, leur alimentation est essentiellement constituée d’aliments issus de la production fourragère ce qui exerce une pression supplémentaire sur le marché des céréales fourragères.
Les importations explosent
Conséquence directe de cette situation générale, la part des importations de céréales et matières premières fourragères est passée de 28,1 % en 1990 à 58,4% en 2010 soit 1,1 million de tonnes importées en Suisse. « Nous offrons annuellement 120 millions de francs aux pays exportateurs en Europe », précise Rudolf Marti.
Une situation qui devrait empirer
Mais cette situation devrait encore s’aggraver selon Fritz Glauser, président de la Fédération suisse des producteurs de céréales : « Les modifications prévues dans le cadre de la PA 2014-2017 vont provoquer une diminution des paiements directs sur les contributions à la sécurité de l’approvisionnement et la promotion des terres ouvertes. Ainsi les producteurs produiront désormais à perte ! Nous sommes les grands perdants de cette nouvelle politique agricole ».
Se battre ou mourir
Mais swiss granum entend présenter un paquet de mesures aux autorités fédérales. En fer de lance de ces revendication, l’augmentation des surfaces de production à 105'000 hectares de céréales fourragères (+60%), 6'500 ha de de protéagineux (+60%) et 1'500 ha de soja (+75%) d’ici 2025. Une demande de soutien supplémentaire aux grandes cultures « qui ne devra pas prétériter un autre secteur agricole ! », avertit Olivier Sonderegger, président de swissgranum. Autres mesures demandées : le maintien de la protection à la frontière actuelle pour les céréales panifiables et le réexamen de l’autorisation d’affourager des protéines animales aux porcs et à la volaille ainsi que les sous-produits de l’industrie alimentaires.
Enfin, swiss granum demande d’intensifier la recherche et la sélection dans le domaine des céréales fourragères pour améliorer les bases et la qualité de la production.
Car, en Suisse, il n’y a pas seulement les poules qui ne mangent pas que de l’herbe.
AGIR
www.swissgranum.ch
www.fspc.ch
www.vsf-mills.ch
www.schweizer-gefluegel.ch