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Crus labellisés pour agir contre le marasme !
« Je ne vous le cache pas et vous le savez tous, la situation de la production viticole suisse et vaudoise est très préoccupante. Je suis désolé de ne pas vous remonter le moral mais il va falloir agir ! ». Le préambule de Philippe Herminjard, secrétaire-gérant de Terravin, à son rapport d’activité 2012, hier soir à Yvorne, était aussi sombre que la météo et même inquiétant avec un passage de grêle lors de l’assemblée générale.
Marché tendu
Avec une consommation globale de vin en diminution depuis vingt ans en Suisse (-11% pour les blancs et -13% pour les rouges), la concurrence entre les produits étrangers et indigènes ne cesse de croître. Conséquence de cette pression étrangère, les vins suisses perdent des parts de marché. Alors qu’en 1992, 17% des blancs consommés étaient importés, la part s’est élevée à 43% en 2012. Même si la situation est moins marquée pour les vins rouges, force est de constater que les Suisses consomment de moins en moins de vins suisses. En 2012, on est ainsi passé pour la première fois sous la barre des 100 millions de litres ! Et Philippe Herminjard d’ajouter: « Ces chiffres ne tiennent pas compte du tourisme d’achat qui, avec 20 millions de litres par an, ne cesse de prendre de l’importance ! ».
Jouer la marque Terravin
Pour soutenir les ventes de vins vaudois, Terravin mise sur ses « Lauriers d’Or ». Créée il y a 50 ans, cette vignette récompense, après une sélection rigoureuse, les crus dont les qualités sont unanimement reconnues par un panel de dégustateurs-experts. « Terravin est un label, pas une médaille, ni une AOC », rappelle le gérant. « Nous devons absolument mieux le faire valoir tant auprès des vignerons qu’auprès des consommateurs ! ». En effet, l’année dernière, seuls 211 vins ont reçu la vignette or et noir soit 4,8% de la production AOC vaudoise. Un seuil trop faible selon Philippe Herminjard qui estime « qu’en-dessous de 10% du marché AOC, nous ne sommes pas assez visibles ! ».
Promotion accrue
Pour pallier cette situation plus que délicate, le gérant de la marque n’a qu’un credo : « Promouvoir, promouvoir, promouvoir… », et cela par tous les canaux et tous les acteurs de la branche. Ainsi, en plus, de la visibilité de la vignette Terravin chez les vignerons et sur les bouteilles labellisées, une présence active dans les salons de vins et les foires spécialisées a été mise en place. Mais un regroupement des forces et des moyens ainsi que des partenariats est également indispensable et Philippe Herminjard a tenu à saluer les échanges et synergies développées avec, entre autres partenaires, le Canton de Vaud et l’Office des Vins Vaudois (OVV).
Terravin proactif
Afin de comprendre qui consomme du vin labellisé Terravin et d’estimer le niveau de reconnaissance du label auprès des consommateurs, une enquête a été lancée en 2012. 3'502 visiteurs des salons Arvinis, Vinea, du Mondial du Chasselas, du Comptoir Suisse et des Wyschiff – dégustations organisées en Suisse allemandes – ont répondu au questionnaire proposé. Si les conclusions de l’enquête sont globalement positives : bonne visibilité des vignettes, bonne compréhension du label, bonne reconnaissance de la qualité et fidélité des consommateurs, un point obscurci le tableau. Plus des trois quart des consommateurs interrogés sont âgés de 46 ans ou plus. « Il est impératif de sensibiliser les jeunes adultes sur la qualité de nos produits et d’aiguiller leurs comportements d’achat grâce à notre label. L’avenir de notre production passe par les jeunes générations ».
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