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Eco Energie Etoy face à son destin
Depuis 1994, l’entreprise Eco Energie Etoy (EEE), fondée par Pierre-Alain Tardy et gérée actuellement par Roland Martin, produit du biodiesel à base de colza indigène. Par son expérience et la qualité de sa production, l’entreprise occupe aujourd’hui une place de choix parmi les producteurs d’énergies alternatives renouvelables de notre pays. Ses installations traitent annuellement plus de 8'000 tonnes de graines de colza dont on tire 3 millions de litres de biodiesel et 5'000 tonnes de tourteau.
Avec la fabrication de ce carburant conforme à la norme EN 14214, Eco Energie Etoy offre un débouché intéressant à quelque mille coopérateurs des cantons de Vaud, Genève, Fribourg et Neuchâtel.
La culture de colza
La culture de colza convient à une rotation de 4 à 5 ans sur la même parcelle et améliore la structure des sols grâce à un système radiculaire important. La masse importante de feuilles, tiges et racines maintient les terrains à un haut niveau de fertilité. Le biodiesel n'a pas d'émission finale de CO2 car la plante en absorbe une quantité équivalente à celle émise lors de son utilisation.
Enfin, cette culture ne nécessite que de 8 à 10 heures de mécanisation par hectare, soit à peu près 100 l de diesel par ha. Il faut se souvenir qu’avant la mécanisation de l’agriculture, une partie des surfaces cultivées était déjà destinée à produire de l’énergie puisque la récolte permettait d’alimenter les animaux de trait, bœufs et chevaux.
A la croisée des chemins
Cependant, le Département fédéral des finances et l’administration fédérale des douanes ont refusé la prolongation du statut d’installation pilote et démonstration à Eco Energie Etoy, qui devrait devenir dès 2012 une usine de production standard soumise à la nouvelle loi sur l’imposition des huiles minérales (limpmin), perdant l’allègement fiscal dont elle bénéficie, sans prendre en compte le rôle de régulateur du marché suisse du colza joué par l’entreprise. Les autorités fédérales exigent par ailleurs un écobilan global «impossible à atteindre… sauf pour les énergies fossiles!», selon Roland Martin. Le Conseil d’Etat vaudois s’oppose quant à lui à la fermeture de la coopérative.
Dans ces conditions, Eco Energie Etoy se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins et s’interroge sur son avenir. Gageons que le futur sera au cœur des débats le 16 novembre à Denens.
SC/AGIR