Main Content
Forum Prométerre sur le thème de la PA 2014/17
« Avec la nouvelle politique agricole, entre 20 et 30 % des paiements directs découleront de projets collectifs. Il est donc impératif pour les agriculteurs vaudois de s’unir pour bénéficier au mieux de ce nouveau système », a déclaré Frédéric Brand, chef du Service de l’agriculture vaudoise, en introduction de sa présentation sur les enjeux et les opportunités de la PA 2014-17.
Test grandeur nature
Afin de vérifier la faisabilité des projets collectifs, tels ceux liés à la qualité du paysage, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) chapeaute quatre projets pilotes en Suisse dont celui de la plaine de l’Orbe. Ces projets doivent permettre aux agriculteurs d’être prêts avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi le 1er janvier 2014. Aussi, le Service de l’agriculture du canton de Vaud, Prométerre et les agriculteurs de la région ont uni leurs forces pour cibler, dès cette année et à l’échelle 1/1, les difficultés et les apports de tels projets dont le cahier des charges est de préserver, promouvoir et développer la diversité des paysages cultivés, valoriser les caractéristiques régionales spécifiques et développer une vision commune du paysage.
Vaud trop actif ?
D’autres projets pilotes - concernant la mise en réseau écologique, la production de lait à partir de fourrage local, la promotion de la biodiversité, de l’agriculture biologique, l’efficience des ressources - ont été lancés dans le canton de Vaud. Ainsi, les agriculteurs vaudois anticipent mais…sont-ils trop actifs ? En tous cas, les autorités fédérales s’inquiètent que la part de paiements directs alloués à ce type de projets soit captée par les cantons les plus dynamiques. Une proposition a été faite par la Confédération pour limiter le nombre de projets par canton : « Cela nous inquiète car beaucoup de projets futurs pourraient ne pas être pris en compte et donc pas rémunérés dès l’entrée en vigueur de la nouvelle politique agricole », commente Frédéric Brand.
Les forums sont, bien sûr, aussi l’occasion de faire le point sur la stratégie de la promotion de l’agriculture vaudoise et de ses produits. Et sur ce point, le président de Prométerre, Yves Pellaux fait part de ses convictions : « Pour augmenter les revenus des agriculteurs, il est illusoire d’espérer concurrencer les producteurs européens et tenter de leur reprendre des parts de marché. Avec leurs coûts de production bien plus faibles qu’en Suisse, nous ne pouvons régater contre eux. Il est nettement préférable d’augmenter la valeur ajoutée de nos produits en misant sur la qualité et la proximité ».
Si le chef du Service de l’agriculture vaudois est sur la même longueur d’onde, il précise que limiter les importations par un protectionnisme douanier n’est pas envisageable et que la solution passe par l’innovation et le développement de synergies. Et, ce ne sont pas que des mots, la liste des dossiers est importantes.
Soutien tout azimut
A commencer par l’œnotourisme avec un soutien de 2,5 millions de francs du Canton pour développer le catalogue de prestations proposées par les secteurs viti-vinicole, touristique, culturel et gastronomique. « Il y a une réelle demande dans ce domaine. Nous nous devons d’y répondre favorablement en développant notre offre », souligne Frédéric Brand.
De même pour les Projets de développement régional agricole (PDRA) telles la fromagerie de Montricher, l’offre agritouristique sur les alpages du Jura vaudois ou la Maison des Vins de la Côte, dont la mise en place permettra de pérenniser à long terme la valeur ajoutée des différents produits concernés.
La production laitière sera également soutenue par la valorisation du lait de centrale et le développement d’une AOC pour la tomme vaudoise. La filière porcine le sera, entre autres mesures, par le développement du cheptel afin de permettre d’accéder à la reconnaissance d’une AOC pour le Saucisson vaudois qui manque de fournisseurs locaux. Enfin, la production fruitière vaudoise sera développée pour faire face à la forte concurrence des producteurs du Valais ou de Thurgovie.
Egalement dans le pipe line, le développement de l’offre en restauration collective proposée par le canton : « 15 millions de repas collectifs sont servis par année dans l’ensemble des administrations et structures cantonales mais aucune politique d’approvisionnement en produits suisses n’a été mise en place. Nous allons corriger cela à l’avenir ! », affirme Frédéric Brand.
Anticiper et parier sur l’avenir
Ce paquet de mesures représente un investissement de près de 40 millions pour le Canton de Vaud. Une somme qui n’est à l’heure actuelle pas encore garantie. « Je sais que nous sommes quelque peu contradictoires. Nous motivons les agriculteurs vaudois à participer aux différents projets tout en n’ayant encore aucune garantie tant du point de vue de leur financement que sur les aspect légaux encore en attente à l’échelon fédéral », relève le chef du Service de l’agriculture. La commission de l'économie du National vient en effet de renvoyer le dossier au Conseil national qui se prononcera sur l’enveloppe globale des paiements directs le 6 mars prochain.
Ce constat n’empêche pourtant pas le secteur agricole vaudois de se préparer et de faire preuve d’anticipation. Bref, de parier sur l’avenir !
VB/AGIR
Pour information :
Les deux prochains forums auront lieu :
- mercredi 6 mars 2013, 9h30 à la grande salle de Sédeilles
- jeudi 7 mars 2013, 9h30 à la salle communale de Gollion