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Jardins scolaires et projets éducatifs existants
Si le postulat du député Montangero séduit Andréa Bory, responsable de L’école à la ferme pour le canton de Vaud, et Laurence Cretegny, députée au Grand Conseil vaudois et membre du comité romand de L’Ecole à la ferme, il leur permet de mettre en évidence l’immense travail que réalisent depuis de longues années déjà les milieux agricoles.
Les agriculteurs ont plein d’idées…
Les familles paysannes prestataires de L’école à la ferme savent transmettre leur savoir-faire, par exemple pour cultiver des jardins potagers, contribuant ainsi à développer les cinq sens des enfants. « Les agriculteurs ont plein d’idées pour mettre en valeurs les légumes, céréales, fruits et autres cultures. Grâce à leurs compétences, ils soutiennent les enseignants désireux de donner aux enfants la possibilité de s’initier aux différents cycles de la vie végétale », explique Andréa Bory. Et celle-ci d’imaginer de belles collaborations pour la mise en place de jardins scolaires : « je pense à des jardins mobiles, parrainés par un paysan ou une paysanne qui accompagnerait les enfants dans les différentes étapes de mise en culture, d’entretien, de mise en valeur… Ce serait un plus à la compréhension mutuelle ville-campagne ».
Toucher pour apprendre
Il est fascinant en effet de suivre le développement d’une graine, en apparence sans importance, qui donnera naissance à des racines avant de devenir salade, radis, plante portant des haricots, maïs doux, carotte… Mais cette graine, rappelle Andréa Bory, «il faut la soigner, l’arroser, se préoccuper qu’elle ait assez de lumière et de place pour se développer»
Pour la responsable de L’école à la ferme pour le canton de Vaud, tous ces gestes effectués par l’enfant lui-même l’aident à comprendre l’importance de nos ressources naturelles comme la terre, l’eau, la lumière. «En devenant acteur praticien, il apprend à observer l’évolution de sa plante, à influencer sa croissance en la soignant. Il peut la toucher, la sentir, et enfin, la récolter et la goûter. Il développe ainsi son sens de l’observation, un certain savoir-faire, des connaissances, mais aussi une forme de patience », constate Andréa Bory.
Avec quels partenaires ?
Membre du comité romand et prestataire depuis vingt ans de L’école à la ferme, Laurence Cretegny salue également ce postulat. Elle pose cependant un certain nombre de questions quant à son élaboration, sa mise en pratique et son suivi et estime que si les enfants veulent découvrir la saisonnalité, le cycle de la vie des fruits et des légumes, développer leurs goûts, acquérir une certaine sensibilité vis-à-vis des produits issus de la terre, « cela ne peut se faire qu’avec la collaboration active de professionnels et de spécialistes ».
Et, dans ce domaine précisément, plusieurs associations animent depuis de longues années déjà des projets pédagogiques. Il serait donc judicieux de faire appel à leurs compétences et, dans la foulée, de soutenir de façon plus intensive ces différentes activités.
L’école à la ferme reçoit par exemple plus de 2000 élèves par année dans les exploitations vaudoises prestataires et met à disposition des enseignants du matériel didactique spécialement adapté à ce type de sensibilisation.
IP-Suisse de son côté, a mis sur pied un projet pilote intitulé Jardin à la ferme. Il s’agit de mettre un lopin de terre à disposition des classes qui sont invitées, avec l’aide des paysannes, à cultiver, à soigner leur propre potager, puis à concocter des recettes à partir des produits qu’ils ont récoltés. Ainsi, depuis six ans, en collaboration avec les membres de L’école à la ferme, l’association accompagne les classes primaires de Mézières dans cette aventure.
Et Laurence Cretegny de conclure que l’étude du postulat de Stéphane Montangero serait enfin l’occasion pour le Conseil d’Etat vaudois, via le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), de soutenir par des actes concrets l’immense travail pédagogique accompli depuis des années déjà dans les écoles et sur le terrain par les associations compétentes, les agriculteurs et les familles paysannes.
AR/AGIR