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L’automne est propice pour parler gibier…
En préambule, Cornelis Neet, chef du Service des forêts, de la faune et de la nature, a rappelé que les problèmes liés aux sangliers ne sont pas exclusifs à la Suisse : « De la Suède à l’Italie, cette espèce très maline profite d’élargir son biotope à la zone agricole ». Pour lutter contre ces incursions, deux approches sont possibles : on pose des barrières pour empêcher les sangliers de venir dans les champs ou on sort les fusils.
Dans le canton de Vaud, on fait les deux et, selon le chef de service, on s’en sort pas mal depuis une trentaine d’années « même si le problème resurgit régulièrement car les sangliers s’adaptent aux mesures prises ». Un exemple côté prévention présenté par Sébastien Sachot, conservateur de la faune: quelque 40 kilomètres supplémentaires de clôtures ont été posés récemment dans la région d’Yvonand. Côté chasse, la période a été allongée et court actuellement de septembre à février. Et, plus globalement, une bonne collaboration a été établie avec les cantons voisins, les sangliers ne respectant guère les frontières cantonales.
L’expérience du terrain
Tout devrait donc être sous contrôle… mais ce n’est pas l’avis des agriculteurs et plus particulièrement du taxateur des dégâts dus au gibier, Raymond Décoppet, venu apporter l’expérience du terrain. Celui-ci constate une nette recrudescence de sangliers et donc de dégâts... D’où un ras-le-bol des agriculteurs et des revendications des milieux de la défense professionnelle.
Chères clôtures…
Actuellement les mesures de prévention (pose de clôtures) sont subventionnées à 80% par le canton mais la pose et l'entretien sont à la charge des agriculteurs. Ceux-ci expliquent combien ce travail est laborieux et son entretien fastidieux. Aussi, ils estiment que cette charge devrait être indemnisée par un montant raisonnable évalué par Prométerre à Fr. 150.— par ha. Ensuite, au chapitre de l’indemnisation des dégâts, la franchise actuelle de Fr. 300.— par parcelle devrait se muer en franchise par année. Enfin, les crédits alloués par le canton ont été plafonnés par le Conseil d’Etat depuis 2004 à Fr. 200'000.— par année, ce qui est trop peu selon les agriculteurs.
Des lièvres aux blaireaux
Les choses étant posées, une large discussion a évoqué tour à tour: les dégâts provoqués par les blaireaux qui, la nuit, s’amuse à retourner les cultures et ne sont pas suffisamment chassés; ceux liés à la gourmandise des lièvres qui ont mangé une immense surface de salades aux EPO de la Plaine de l’Orbe ; et, plus philosophiquement, la place des animaux aux milieux des hommes… à moins que ce ne soit le contraire.
MB/AGIR