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Le Jurassien Philippe Jeannerat élu à la présidence d'AGORA
« Les géants de la distribution en Suisse ne sont pas des anges. Ils appliquent avec la même assiduité cette volonté de réduire à néant les marques ou les labels qui ne sont pas internes. Ce fut le cas, par exemple, pour le label IP-SUISSE qui devint TERRA-SUISSE. Ce qu’il faut retenir de ce petit jeu-là, c’est que l’agriculture est souvent la perdante car elle est à la source de la production. » François Haldemann, président sortant n’a pas mâché ses mots pour son dernier discours devant les délégués d’AGORA. Et de poursuivre en expliquant l’enjeu de Swissness : « Pour éviter une dérive, il faut premièrement légiférer et ensuite obtenir une application stricte des lois en vigueur ». Mais, selon le président d’AGORA, encore faut-il que le texte de loi de Swissness soit parfaitement compréhensible par le consommateur et il estime que le verdict récemment rendu par le Conseil national est mitigé pour l’agriculture : « D’un côté, il a été à la rencontre des intérêts agricoles, avec l’acceptation de deux amendements demandant 100% de Swissness pour les produits laitiers et la suppression de la prise en compte du taux d’auto-approvisionnement dans le calcul du taux de matières premières indigènes. De l’autre côté, il n’a pas donné suite à la revendication essentielle de l’agriculture demandant un taux de 80% pour tous les produits, peu importe leur degré de transformation. Il a préféré en rester à 80% pour les produits faiblement transformés et à 60% pour les produits hautement transformés. »
Il appartient maintenant au Conseil des Etats de statuer sur ce dossier et, à ce niveau, « l’USP et AGORA vont tout mettre en oeuvre pour faire passer la revendication de 80% car Swissness représente bien plus qu’une croix blanche sur fond rouge. Il est le seul moyen de reprendre des parts de marchés par le choix de consommation. J’espère que notre exigence sera entendue sinon le lancement de l’initiative sera absolument nécessaire », conclu François Haldemann avant de passer le flambeau au nouveau président, Philippe Jeannerat, agriculteur à Courfaivre.
Une réputation de gestionnaire de mandats
Comme l’a souligné Walter Willener, AGORA a la réputation de gérer des mandats. Outre un nombre important de tenue de secrétariats, l’organisation a repris l’année dernière le mandat de gestion important de Pays romand-pays gourmand « ce qui constitue un nouveau défi », a expliqué le directeur en précisant qu’il s’agit de « regagner la confiance des sept marques régionales de Suisse romande ». En parallèle, Walter Willener préside cinq organisations agricoles, soit Agridea, Agrialiform, ASSAF-Suisse, AMTRA et l’Association de la Maison du paysan.
Si Walter Willener classe ces dossiers au chapitre des « satisfactions », il n’en est pas de même pour la situation du marché laitier : « L’année 2011 a été marquée par l’impossibilité de trouver et surtout d’appliquer des solutions », a-t-il constaté. Quant à l’important dossier de la Politique agricole 2014-2017, « c’est aussi une déception par la limitation de la fonction productive de l’agriculture et le renforcement du volet écologique», estime le directeur. Et d’espérer que le travail incessant de la défense professionnelle permette d’obtenir des corrections « qui pourraient faire passer ce dossier dans les satisfactions de 2012 »
MB/AGIR