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Marcelin et Grange-Verney : bilan et projets !
Lors de la partie statutaire de l’assemblée des anciens élèves, un point de l’ordre du jour est incontournable, à savoir les félicitations aux jubilaires. Cette année, ce sont les volées ayant fini leurs classes en 1963 et en 1988, soit respectivement il y a 50 et 25 ans, qui ont été à l’honneur.
Une journée de rêve…
Dans son rapport, Pascal Rossy - par ailleurs réélu lors de cette assemblée - a mis en évidence les différentes activités de l’association en évoquant particulièrement l’organisation à Grange-Verney d’une « journée de rêve », dixit Pascal Rossy, pour 200 écoliers vaudois dans le cadre de la manifestation « Une ferme dans ma commune ». Fer de lance du projet, l’Association a pu compter sur une délégation d’anciens pour soutenir et chapeauter les élèves d’une classe de 3e année de Grange-Verney pour mettre sur pied différents ateliers permettant aux enfants de découvrir l’agriculture. En 2013, la date du 24 mai a été retenue pour une nouvelle journée sur le même concept et le même site avec pour thème « Les saisons d’une exploitation ».
Effectifs stables
Christian Pidoux, directeur d’Agrilogie Grange-Verney – Marcelin, a parlé d’effectifs stables dans les écoles d’agriculture, soit 925 élèves à la rentrée 2012. Ces 925 élèves sont répartis dans les trois écoles, soit : 175 à Marcelin ; 281 à Grange-Verney ; 319 au CEMEF (Centre d’enseignement des métiers de l’économie familiale). Chiffres à l’appui, le directeur a indiqué que, contrairement à quelques fausses idées, Agrilogie ne souffre pas de la concurrence des écoles des autres cantons. En effet, si 27 jeunes suivent leur apprentissage sur terre vaudoise mais vont aux cours dans une école d’un autre canton, 75 apprentis ayant une place dans un autre canton suivent les cours d’Agrilogie.
Synergies à l’ordre du jour !
En tant que chef de projet, Christian Pidoux a donné quelques explications sur le projet Imago qui a pour objectif de créer un centre de compétences des métiers de la terre. Le Conseil d’Etat vaudois a mis en place et inscrit ce projet dans le programme de législature.
Christian Pidoux a rappelé que ce projet répond au postulat du député Jacques Nicolet « Perspectives et avenir de la formation agricole dans le canton de Vaud » et que le vote unanime du Parlement vaudois en janvier 2012, « donne un signe fort et dit la nécessité impérieuse de conduire une démarche stratégique concernant la formation agricole ».
La structure du projet Imago comporte un comité de pilotage, un groupe de travail et un groupe d’experts. Le travail a commencé en mai 2012. La vision stratégique prévoit donc que le canton de Vaud se dote d’un centre de compétences agricoles et que ce centre réunisse la formation, la vulgarisation, les organisations agricoles, la recherche, le Service de l’agriculture. « L’objectif est de bénéficier de toutes les synergies qu’engendrera ce centre », a souligné Christian Pidoux. Actuellement, plusieurs hypothèses sont à l’étude et un rapport intermédiaire est prévu en février 2013. Pour répondre aux interrogations devant un tel chambardement, le chef de projet a souligné que la mission des différents intervenants était de comparer « le plus finement possible les solutions envisagées afin que, le moment venu, le choix politique puisse se faire en pleine et complète connaissance de cause ».
Nestlé et la Suisse
Sur le thème « L’avenir de l’agriculture suisse, avec ou sans Nestlé ? », l’intervention d’Eugenio Simioni, directeur général Nestlé Suisse SA, a suscité un grand intérêt et beaucoup de questions.
Les chiffres
Avant de répondre à la question du jour, le conférencier a brossé le portrait de Nestlé Suisse SA : chiffre d’affaires en Suisse, 1.8 milliard ; 9'654 collaborateurs, dont 5'240 pour les sociétés opérationnelles et 2'600 pour Nestlé Suisse ; 9 sites industriels ; 53% de l’investissement destiné à la recherche et au développement mondial sont investis en Suisse, sur 5 sites dont 4 en Suisse romande (3,3 milliards ont été investis de 2002 à 2012) ; 3'000 nouveaux postes ont été créés en Suisse durant la même période ; Nestlé Suisse a exporté 67% de sa production en 2011…
Les soucis
Cela posé, Eugenio Simioni a passé aux moins bonnes nouvelles, à savoir que le renchérissement du franc suisse a annulé 3 ou 4 ans de gains de productivité et que le tourisme d’achat est un fléau avec 5 ou 6 milliards dépensés par les Suisses hors des frontières, « soit 25% d’augmentation en 2012 », a-t-il précisé. En ce qui concerne le marché de détail, il est en déclin et représente en Suisse « une des moins bonnes performances du commerce de détail en Europe ».
Les acquis
Quant à la fameuse question « L’avenir de l’agriculture suisse, avec ou sans Nestlé ? », le directeur estime, sans surprise, que « l’industrie et l’agriculture ont besoin l’une de l’autre ». Chiffres à l’appui, il a précisé que Nestlé achète quelque 100 millions de kilos de lait suisse pour ses usines de Broc et Konolfingen ; 25'000 tonnes de farine pour son usine de Wangen ; 3'000 tonnes de crème pour Rorschach ; et 8'000 tonnes de sucre, dont 3'000 pour l’export.
Les produits
Evoquant le « Swissness », Eugenio Simioni a estimé que le projet ne reconnaît pas aujourd’hui les prestations de l’industrie alimentaire, que cela risque d’aggraver les conditions cadres pour l’industrie et diminuer l’attrait de se procurer des matières premières suisses. Il en tire la conclusion que la différenciation entre produits faiblement et fortement transformés fait sens et qu’elle est davantage crédible. Sans compter que, selon le conférencier, le consommateur a un double langage : il dit vouloir des produits cent pour cent suisses pour porter le label Swissness… mais il vote avec son portemonnaie. Quant à la position de l’agriculture qui défend 80% pour arborer le label, le directeur de Nestlé Suisse signale que « la grosse partie des fourrages pour le bétail suisse provient de l’étranger ».
Les défis
Le conférencier a terminé sur l’ouverture des marchés qui est « probablement inévitable à long terme » en estimant que « le plus grand risque était de ne pas s’y préparer ». Il a rappelé que la politique et l’industrie sont favorables au soutien de l’agriculture par des mesures d’accompagnement et que le changement de structures, s’il est douloureux maintenant, le sera d’autant plus, plus tard.
« Nestlé envisage le rôle de la Suisse dans l’innovation », a-t-il conclu en soulignant qu’il y a de nombreuses opportunités à saisir et que la qualité suisse est recherchée à l’étranger ».
MB/AGIR