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Nature et agriculture : des atouts majeurs !
«L’idée de désigner une plateforme commune a commencé à faire son chemin en 2010. Nos interlocuteurs et partenaires principaux, en particulier les responsables de l’OFAG, mais également l’Union suisse des paysans (USP), désiraient ne traiter plus qu’avec un seul interlocuteur. Je pense que ça a été une bonne décision.
L’agritourisme, secteur important de l’agriculture et du tourisme suisses, peinait en effet à se développer harmonieusement, car l’offre était beaucoup trop morcelée, les moyens d’action et de promotion mal coordonnés et les partenaires difficilement identifiables», explique Oliver von Allmen.
Ainsi, d’un commun accord, Vacances à la ferme, Aventure sur la paille et tourisme-rural.ch ont fondé en mai 2010 Agritourisme Suisse. L’Union suisse des paysans s’est chargée, par intérim, de la gestion de cette organisation, jusqu’à l’ouverture en juin 2011 à Berne de son propre secrétariat.
Valoriser l’offre
«La création de cette plateforme unique était le seul moyen efficace pour positionner le tourisme rural sur l’ensemble de notre territoire, mais surtout à l’étranger. Elle permet de concentrer nos forces et de travailler avec des prestataires touristiques qui sont inaccessibles s’ils sont approchés par nos membres à titre individuel », souligne le directeur d’Agritourisme Suisse.
Ainsi, avec environ 600 adresses, cette organisation est en mesure aujourd’hui de proposer un choix varié et complet de possibilités de séjours et d’hébergements à la ferme de plus ou moins longue durée, que ce soit dans des appartements, des chambres, en camping ou pour des nuitées sur la paille.
«Notre objectif est désormais de valoriser ce potentiel en mettant sur pied des campagnes communes de marketing et de communication, en élaborant une échelle de qualité applicable à tous les partenaires et en proposant un système de réservation rapide, facile à utiliser aussi bien pour le public que pour nos différents prestataires », précise Oliver von Allmen qui estime que cette nouvelle politique concernera à moyen terme plus de 800 partenaires de la branche.
Le budget annuel de l’organisation se situe entre 900'000 et 1,2 million de francs. Alors que 60 % sont pris en charge par les membres, associés et partenaires stratégiques, le reste est couvert par l’USP, l’OFAG et le SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie) qui finance des projets individuels innovants permettant de développer le tourisme en Suisse.
Principaux marchés
« En matière de tourisme rural en Suisse, notre offre s’adresse à tous les types de public. Mais nous touchons en priorité des familles avec enfants. Ces derniers peuvent en effet approcher les animaux, participer à la vie de la ferme et sont beaucoup plus libres qu’à l’hôtel.
Nous avons également beaucoup de couples de tous âges qui désirent profiter de la nature, vivre au rythme des saisons, pratiquer la randonnée ou le vélo, goûter aux produits et spécialités du terroir. Et, de plus en plus, nous voyons arriver des grands-parents accompagnés de leurs petits-enfants. Sur le plan géographique, nos hôtes viennent essentiellement de Suisse mais également d’Allemagne, de France et du Benelux. On a aussi des demandes du monde entier, par exemple des Chinois, Taiwanais, Américains…»
Et le directeur de constater qu’il y a encore tout un potentiel à développer au sein des entreprises, associations et sociétés à la recherche d’une certaine forme d’authenticité et désireuses d’organiser des sorties, séminaires et événements à la ferme.
Présence sur internet
Parmi les mesures phares prises depuis un an, Agritourisme a noué avec Suisse Tourisme un partenariat stratégique permettant à ses membres d’être reliés au site de la grande organisation touristique nationale. Grâce à cela, tourisme.rural.ch, Aventure sur la paille et Vacances à la ferme bénéficient d’une visibilité internationale.
L’organisation a également mis sur pied une collaboration avec SuisseMobile, spécialisée dans les randonnées à pied, à vélo, en canoë, en rollers, qui propose des itinéraires à travers tout le pays. «Nos membres sont référencés sur le site de l’association et bénéficient des quatre millions de visites par an de ce portail internet dédié aux loisirs », souligne Oliver von Allmen.
Un nouveau site
Actuellement, la page d’accueil d’Agritourisme redirige provisoirement les internautes vers les trois associations faîtières. Le site web de l’organisation est en cours d’élaboration et sera mis en ligne prochainement. Il sera ensuite complété au fil des mois par des programmes spécifiques visant à simplifier la visibilité globale de l’offre, en lien avec les différents partenaires et prestataires. Il proposera un service de réservation d’hébergements en ligne rapide, simple à utiliser. Chaque membre du réseau aura en outre la possibilité de mettre en ligne des informations individuelles: promotions de séjours, animations ponctuelles, forfaits spéciaux.
Développer les synergies
Toujours dans le but de développer des partenariats, Agritourisme et le Réseau des Parcs suisses ont publié un dépliant intitulé : La nature à portée de main - De fermes en découvertes dans les parcs suisses. « Ce prospectus regroupe les possibilités d’hébergement à la ferme dans les parcs suisses. Il est diffusé sur le terrain, proposé aux tours-opérateurs et distribué sur les foires et les marchés ».
Sont actuellement à l’étude une collaboration avec RailAway ainsi qu’avec SwissTrails. «Avec ce tour-opérateur spécialisé dans les excursions et randonnées à pied ou à vélo, l’idée est de proposer des itinéraires de « Tours de paille» avec, le soir à l’étape, un hébergement dans les fermes ».
Agritourisme reçoit aussi de plus en plus d’offres pour organiser des cours, excursions pédagogiques et séminaires à la ferme. «Nous réfléchissons donc à la manière de coordonner ces services avec des modules pédagogiques et thématiques déjà existants.»
Objectifs à court et moyen termes
«Nous désirons créer une section Agritourisme Ouest, Centre et Est avec des antennes régionales dans différents points géographique du pays. Cela nous permettra de nous rapprocher de nos prestataires locaux et d’offrir au public un service de proximité. »
Afin de promouvoir l’offre agritouristique pendant les basses saisons, au printemps, en automne et lors des week-ends prolongés, Agritourisme a également prévu de lancer des campagnes de promotion et d’information ciblées, via internet, en collaboration avec ses prestataires et membres, mais aussi par le biais des médias écrits et audiovisuels aussi bien nationaux que régionaux ou locaux.
Contrôle qualité et prix
Autre gros chantier en cours, la mise en place d’un système de contrôle qualité et prix applicable à la diversité de l’offre en matière de tourisme rural dans notre pays.
«Face à la concurrence des pays alentours comme la France, l’Autriche ou l’Allemagne, il est important que notre clientèle puisse comparer les prix et les prestations mises à sa disposition. Nous désirons, par la même occasion, motiver nos membres en leur fournissant les outils nécessaires pour améliorer leurs prestations. Cette grille d’évaluation est également indispensable pour développer des partenariats avec l’étranger.»
La plus grande difficulté dans l’élaboration de ce projet, remarque le responsable d’Agritourisme, était d’inventorier des critères communs permettant de mesurer et comparer avec la même pertinence aussi bien la qualité d’une offre sur la paille que celle d’un hébergement de groupe ou d’un appartement de vacances destiné à une famille, un couple, une personne seule. La même question se posait d’ailleurs pour évaluer la qualité et la diversité de l’offre en matière de produits régionaux, de randonnées, d’itinéraires de découverte, de loisirs, d’activités à la ferme ou, tout simplement, par rapport à l’attrait et à la beauté du site. «Pour parvenir à nos fins, nous avons collaboré avec l’Université de Berne qui a adapté à nos propres critères un système d’évaluation déjà utilisé avec succès pour établir une classification des parcs floraux dans la région du lac de Constance», explique Oliver von Allmen.
Valeur ajoutée
Si le tourisme proche de la nature est de plus en plus populaire en Suisse et répond à une recherche d’authenticité, il représente aussi un véritable enjeu en matière de politique agricole. C’est un revenu d’appoint non négligeable pour beaucoup d’agriculteurs de notre pays, rappelle le directeur de l’organisation. «Au sein des exploitations, ce sont bien souvent les femmes qui sont en charge du développement et de la gestion des projets agrotouristiques et, par conséquent, de la création d’une réelle valeur ajoutée dans les zones rurales. » L’OFAG est d’ailleurs prêt à soutenir les initiatives visant à renforcer des collaborations transsectorielles entre l’agriculture et des domaines comme le commerce, l’écologie, la culture, l’artisanat, l’enseignement ou le tourisme. Les projets novateurs plus spécifiques portant sur le développement régional sont quant à eux cofinancés par la Confédération, les cantons, les communes et les organes concernés.
Et Oliver von Allmen de conclure : « En valorisant et développant l’offre agritouristique, on contribue à maintenir en Suisse une agriculture compétitive, de qualité, respectueuse de l’environnement».
AR/ AGIR