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Négociations internationales : ça sent la reprise !
« Bien que 2012 ait été une année relativement calme, les négociations internationales autour de l’agriculture pourraient bien être relancées en 2013 et dans les années à venir », a précisé, mercredi à Berne, Walter Willener, président de l’ASSAF-Suisse, lors de l’assemblée générale de l’organisation. Un constat appuyé par la récente élection du Brésilien Roberto Azevedo à la tête de l'OMC, les accords de libre-échange possibles entre les Etats-Unis et l’Union européenne et également entre la Suisse et la Chine. Pour Walter Willener tous ces dossiers sont susceptibles d’avoir d’importantes conséquences pour l’agriculture suisse: « Nous devons nous tenir prêts !».
Réorganisation de l’OFAG
Dans les dossiers suivis de près en 2012 par l’ASSAF-Suisse, la création d’un département « Affaires internationales » dans le cadre de la réorganisation de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) est en tête de liste. En cause, le directeur-adjoint de l’OFAG et responsable du nouveau département, Jacques Chavaz, qui, selon le président de l’ASSAF, « pourrait laisser libre cours à son dogmatisme jusqu’au-boutiste du libéralisme agricole à l’OMC, dans les accords bilatéraux ou dans un accord de libre-échange agroalimentaire avec l’UE ». Et Walter Willener de préciser : « Il nous appartient, à nous ASSAF-Suisse de veiller à restreindre la marge d’action de l’administration fédérale, avec bien entendu l’appui politique nécessaire ».
Relation Suisse-UE
Depuis le 22 juin 2010, les négociations sur l’Accord de libre-échange agricole avec l’Union européenne (ALEA) sont au point mort pour des questions institutionnelles. « Mais le Conseil fédéral reste convaincu qu’une interconnexion plus forte des marchés agricoles suisses et européens serait profitable sur le long terme à notre agriculture et au secteur agroalimentaire », déplore le président. Ainsi, un rapport sera prochainement remis au Conseil fédéral par son administration présentant des solutions aux problématiques institutionnelles. « Cette situation pourrait voir une réactivation des négociations en vue d’un Accord de libre-échange agricole avec l’UE (ALEA). Nous devons être très attentifs sur ce dossier ! »
Marché laitier
Malgré une certaine satisfaction résultant des décisions du Parlement en matière de libre-échange agricole, l’ASSAF-Suisse considère que l’acceptation « de justesse » d’une motion demandant une étude sur l’ouverture sectorielle du marché laitier est inquiétante. « Cette ouverture, si elle était autorisée, verrait le prix du lait suisse baisser au niveau du prix européen avec pour conséquence une nette diminution des revenus pour nos agriculteurs. De plus, on subirait un accroissement de la concurrence avec l’arrivée en force de produits étrangers. Enfin, inévitablement le contribuable devrait passer à la caisse pour financer des mesures de soutien adaptées », fait encore remarquer Walter Willener.
Existence assurée
Si les dossiers chauds ne manquent pas, l’année 2012 plus calme et les négociations en vue d’un ALEA avec l’UE au point mort ont amené le comité de l’ASSAF-Suisse à s’interroger sur l’avenir de l’association. Un sondage a donc été envoyé aux organisations et entreprises membres. 80% d’entre elles ont répondu et au vu des résultats sans équivoque, les interrogations sur le maintien de l’association ont vite été dissipées. Ainsi 97% des participants considèrent le travail du comité comme « bon » à « très bon ». Le même pourcentage considère que le dossier « libéralisation des marchés » est prioritaire. Tous considèrent que l’ALEA est loin d’être enterrée et qu’il s’agit toujours d’un dossier brulant pour l’agriculture suisse. Forte de ces conclusions, l’ASSAF-Suisse peut donc poursuivre sa mission avec le sentiment d’être pleinement soutenue par sa base. Un appui important à l’heure où les dossiers s’accumulent.
Vincent Bailly / AGIR