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Nouveau président… et nouveaux projets !
Un dernier discours en forme de bilan, c’est ce qu’a présenté Benjamin Henchoz aux nombreux délégués présents à Grancy ce matin. « Je constate qu’après quatre années de débats, il existe encore des producteurs qui n’ont pas compris les conséquences graves de ne pas avoir de gestion de l’offre et qui font ainsi porter ce déséquilibre à l’ensemble des producteurs suisses ». Après une rétrospective « pénible » des différents épisodes du feuilleton du lait, le président sortant a martelé son incompréhension qu’il y ait encore des organisations de producteurs qui acceptent une telle situation. Et d’appeler de ses vœux « une réforme de fond et non de pacotille ».
Mêmes inquiétudes du côté de la direction de Prolait. Eric Jordan n’a pas manqué de rappeler ses doutes quant à la capacité de l’IP Lait de bien fonctionner « sans une véritable adaptation des structures et la mise en place d’un processus de décisions équilibré et respectant la position de chaque collège ». En résumé, et selon le directeur, suite à la décision de l’IP Lait d’abandonner la contribution, basée sur le principe du responsable-payeur, de 4 ct/kg sur les quantités supplémentaires, les chances de réintégration de Prolait dans l’IP Lait « sont fortement compromises dans la situation actuelle»… Un point de vue partagé par le président de la Fédération des Producteurs Suisses de Lait (FPSL), Peter Gfeller présent à l’assemblée de ce jour.
Prolait en chiffres
Les producteurs de lait vaudois, neuchâtelois et fribourgeois de la fédération ont livré quelque 253 millions de kilos de lait l’année dernière, soit un volume quasi équivalent à celui de 2010. A fin 2011, Prolait comptait 1'357 exploitations principales (- 65) et 217 exploitations d’estivage (- 3). En moyenne, le droit de produit par exploitation a encore progressé pour atteindre 179'510 kg (+ 7'941 kg). 41,4% des volumes produits sont livrés à l’industrie via le pool Prolait ; 55% sont transformés dans les fromageries artisanales ; 3.5% sont fabriqués en fromages d’alpage (Etivaz AOC et Gruyère AOC d’alpage). Comme l’a expliqué Eric Jordan, « bien que le prix du lait de centrale demeure largement insuffisant, le pool Prolait a tenté d’en limiter les fluctuations. Sur l’ensemble de l’année, le prix moyen payé au producteur a été de 60 centimes le kg (sans paiement à la teneur et à la qualité) ».
Valorisation du lait
En automne 2010, la fromagerie Bettex ayant annoncé sa volonté de cesser à terme la production des fromages à pâte molle de Moudon, Prolait s’est intéressé à la reprendre et à commercialiser ces spécialités régionales dont les marques sont propriété du canton de Vaud. « L’objectif est de valoriser le lait de nos producteurs » a précisé Eric Jordan.
Depuis, le projet a pris forme et les travaux de construction de la nouvelle fromagerie ont débuté la semaine passée. Sous le nom protégé « Le Grand Pré », une société anonyme a été constituée et les fromages de Moudon seront commercialisés dans leurs nouveaux emballages ces prochains jours. Quant à la fabrication dans la nouvelle fromagerie, elle est prévue pour fin 2012.
Changement de présidence
C’est avec émotion que les délégués ont pris congé de Benjamin Henchoz en tant que président et, après des remerciements qui n’étaient pas qu’une formalité, ils l’ont élu président d’honneur.
Pour le remplacer, l’assemblée a porté à la tête de la fédération, Marc Benoit, producteur bio, président du Forum du Jura de Prométerre. Ce jeune Maître agriculteur de 43 ans gère une exploitation laitière à Romainmôtier.
MB/AGIR