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Pour une meilleure valorisation du travail d'agricultrice !
L’Association romande des paysannes professionnelles (ARPP) a organisé en 2012 de nombreuses journées de visite et d’échanges : « L’occasion pour nous de partager notre expérience, d’apprendre des autres et de revenir avec des informations nouvelles comme ce fut le cas avec nos collègues du Jura français », a souligné Mary-Josée Duvoisin, présidente de l’ARPP. « Nous avons appris, entre autres informations, que depuis 2006 en France, toute personne qui travaille régulièrement sur une exploitation se doit de déclarer son statut, sans quoi son activité professionnelle est associée à du travail au noir ! Une différence notoire avec notre situation démontrant le retard considérable que nous avons en Suisse dans ce domaine. »
Un rôle primordial en manque de reconnaissance
En s’appuyant sur les chiffres révélés par l’étude de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) et du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) intitulée « Les femmes dans l’agriculture », Mary-Josée Duvoisin poursuit : « En 2012, 4% des 1'500 paysannes interrogées dirigeaient elles-mêmes leur exploitation ; une agricultrice sur 9 n’a aucun salaire ; les cotisations aux assurances sociales sont versées sur le compte de leur conjoint, ce qui signifie qu’aucune indemnité de retraite ne leur sera directement versée et je n’aborde pas les situations de divorces ou de décès du partenaire… Ceci montre une fois de plus que notre statut d’agricultrice n’est pas reconnu. Pour preuve : statistiquement, nous n’existons pas ! »
Selon cette même étude, les agricultrices jouent pourtant un rôle essentiel à la bonne marche de l’exploitation. En effet, 50% sont seules responsables de la vente de leurs produits et des activités agritouristiques, 22% s’occupent du bétail et 24% prennent en charge toutes les activités annexes qui peuvent être d’une grande diversité. « Devenir paysanne doit être vu non pas comme une perte de statut social mais au contraire comme une opportunité d’enrichissement et d’accomplissement personnels », ajoute la présidente.
Passation de pouvoir
Après neuf ans au sein du comité, dont trois comme présidente, Mary-Josée Duvoisin a décidé de passer le flambeau. Anne-Lise Thürler de Porsel (FR), membre du comité depuis 2008, a ainsi été désignée pour lui succéder. Agricultrice et mère de deux filles de huit et dix ans, elle a obtenu son CFC d’agricultrice en 1998 et son brevet de paysanne en 2001. Elle gère avec son mari une exploitation de 22 vaches laitières dont la production est destinée au Gruyère AOC et une halle accueillant 4'200 poulets.
AGIR