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Production Intégrée Vaudoise (PIV) en assemblée à Bournens
Dans son rapport d’activité, Claude Bocion a dressé la liste des infractions liées au non-respect des prestations écologiques requises (PER) relevées en 2012. Parmi celles-ci, citons 24 cas d’analyses de sol insuffisantes ou inexistantes, 18 cas de banquettes herbeuses détruites par les herbicides, 9 cas de carnets des champs pas remplis ou mal remplis et 7 cas de non-respect des zones tampons, par exemple le long des cours d’eau ou des forêts. Mais, rassure aussitôt le président, en regard des quelque 3000 exploitations membres de la PIV, la centaine d’écarts à la règle démontre que l’immense majorité des agriculteurs et éleveurs travaille avec sérieux. Le taux d’infractions est en effet minime, puisqu’il s’élève à 3,6% seulement, contre 3,8% en 2011.
Allergie aux chardons !
Arrivé au bout de son mandat après douze ans d’activité, Claude Bocion a chaleureusement remercié son comité et les membres de la PIV. Il a brièvement fait part de son inquiétude face aux délicats enjeux de la politique agricole actuelle et à venir. «J’espère juste que nos décideurs ne sont pas là pour dégoûter les jeunes de notre beau métier», a-t-il confié aux nombreux membres présents ce soir-là.
Pour lui succéder, l’assemblée a élu Pierre-André Tenthorey. L’ancien secrétaire de l’association est à la tête d’une exploitation de 20 ha à Dompierre. Il possède une halle d’engraissement de volaille, produit des grandes cultures, transforme ses céréales à la ferme et s’occupe de tourisme rural. Il n’a pas manqué de rendre hommage au président sortant: «Allergique aux chardons, s’arrachant les cheveux chaque fois qu’une banquette herbeuse était abîmée ou brûlée, Claude Bocion a défendu la profession avec force et pragmatisme».
Signalons aussi l’arrivée au comité de Philippe Cugny. Ce jeune éleveur de Moiry, titulaire d’un brevet agricole, contrôleur PER et SRPA, est à la tête d’une exploitation mixte de 35 ha où il produit du lait, du fromage et de la volaille.
PA 2014-17 : les projets collectifs
A l’issue de la partie statutaire, Stéphane Teuscher a présenté une conférence sur le thème : « Les projets collectifs sont-ils incontournables dans PA 2014 ?» Le directeur de ProConseil a rappelé que la Confédération, par le biais de sa politique agricole 2014-17, entendait mieux cibler les paiements directs et que chaque agriculteur, s’il désire bénéficier à titre personnel de ces contributions, devait absolument s’engager dans un ou plusieurs projets collectifs régionaux. Parmi les contributions les plus importantes, le conférencier a insisté sur deux d’entre elles: la qualité du paysage, et l'encouragement de la production de lait et de viande basée sur les herbages.
«Basés sur le volontariat, ces projets sont lourds à porter et demandent beaucoup de temps, de persévérance et d’engagement de la part des agriculteurs pour être développés », rappelle le conférencier. « C’est la raison pour laquelle il est essentiel d’anticiper le travail et de coordonner avec soin les actions qui regroupent plusieurs intervenants, partenaires et services différents. »
Pour que ces projets soient opérationnels à l’échéance de 2014 et que tout le monde profite des premières contributions, Stéphane Teuscher a donc fait appel à la solidarité des agriculteurs vaudois: «Les groupes de travail doivent tous partir en même temps et saisir chaque opportunité pour avancer; car il faut faire au mieux avec un outil imposé par la Confédération», a-t-il insisté. Et de préciser que contrairement à certains autres cantons, Vaud a déjà su anticiper en mettant sur pied des projets pilotes comme celui de la Plaine de l’Orbe.
Mais, comme le souligne Claude Bocion, pour beaucoup d’agriculteurs, ce système de contributions et la mise en œuvre des projets collectifs qui en découle est aujourd’hui encore une notion abstraite, source de beaucoup d’inquiétude. L’enjeu est donc de taille, d’où l’importance de rester motivés et unis, conclut Stéphane Teuscher.
AR/AGIR