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Produire plutôt que verdir!
Si l’agriculture suisse ne pèse que 0.7% du PIB, elle occupe le tiers du territoire suisse et, grâce aux 58'000 exploitations agricoles occupant quelque 160'000 personnes, elle assure 55% du taux d’autoapprovisionnement. Luc Thomas, directeur de Prométerre a rappelé ces chiffres ce matin devant la presse en précisant qu’un peu plus de la moitié de la production suisse pour approvisionner le pays « c’est peu et cela induit que la Suisse est le 14e importateur mondial ».
Ce constat l’inquiète d’autant plus que le nombre d’exploitations est en baisse continue (4'000 sont actives actuellement dans le canton de Vaud) et que la Confédération concocte pour les prochaines années une politique agricole qui table à la fois sur l’ouverture des marchés et sur davantage d’écologie. Dès lors la sécurité de l’approvisionnement – et donc la production de denrées alimentaires, mission première de l’agriculture -, passe au second plan. « Nous avons une vision différente et c’est véritablement la pierre d’achoppement par rapport à la PA 2014-2017 » a expliqué le directeur chiffres à l’appui.
En effet, alors qu’en 2011, les paiements directs destinés à l’écologie représentaient 530 millions, ils seront de 910 mios en 2017. En parallèle, ceux qui sont alloués à la sécurité de l’approvisionnement et au paysage cultivé passeraient de 2'280 mios à 1'600. Au passage, quelque 300 mios, destinés à la transition d’un système à l’autre, passeront définitivement à la trappe en 2022. Dès lors, Prométerre fait plus que souhaiter des corrections dans le projet de loi…
Avec les consommateurs !
Présentés par Daniel Gay, les sujets liés aux indications de produits concernent tout le monde : les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs. Dans le cas du dossier Swissness, c’est peu dire que les positions sont divergentes mais l’agriculture est prête à lancer un référendum si nécessaire pour obtenir que seuls les produits contenant 80% de matières premières suisses puissent arborer le label « Swissness ». Il s’agit, comme l’explique Daniel Gay, de faire preuve de crédibilité vis-à-vis des consommateurs. Des consommateurs qui sont d’ailleurs « main dans la main » avec les milieux agricoles pour sortir les denrées alimentaires du champ d’application du Cassis de Dijon, comme le demande l’initiative parlementaire Bourgeois.
Perspectives écologiques…
Le fait de penser que la politique agricole est trop « verdissante » n’empêche pas Prométerre de se préoccuper des perspectives écologiques pour l’agriculture cantonale. Stéphane Teuscher, directeur de Pro Conseil, a expliqué ce matin tout ce qui se fait et se fera en la matière en Pays de Vaud. Réseaux écologiques, projet pilote de la Plaine de l’Orbe, énergies renouvelables, biodiversité, stratégie climat… Prométerre élabore actuellement des feuilles de route pour les agriculteurs dans ces domaines pour les aider à monter des projets collectifs utiles à tous.
MB/AGIR