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Rencontre avec des passionnés
La qualité, la diversité et le public étaient au rendez-vous de l’édition 2013 de cette sélection nationale, a souligné Bernard Beuret président de la Fédération suisse d’élevage du cheval de la race des Franches-Montagnes (FSFM) qui n’a pas manqué de remercier La Fédération jurassienne pour les efforts qu’elle déploie chaque année pour organiser sur ses terres ces deux journées vouées à la défense du cheval des Franches-Montagnes (FM) dont le berceau est précisément le Jura et le Jura bernois.
Le lauréat 2013 de Glovelier est l’étalon Eucario, propriété de Pierre Koller, Bellelay. A la deuxième place, on trouve Don Flavio de Jean Martin et Alain Gigandet, du Prédame. La troisième marche du podium revient à Niro du Peupé de Catherine et Denis Boichat, Le Noirmont. Précisons que sur les 11 lignées que compte la race Franches-Montagnes, 9 étaient représentées cette année à Glovelier. Suite à la sélection de samedi, il en reste 6.
L’heure de vérité à Avenches
Pour les dix-neuf étalons de trois ans approuvés à Glovelier (14 des 19 candidats appartiennent à des éleveurs domiciliés dans le berceau de la race), rien est cependant gagné puisqu’un tiers d’entre eux sera encore écarté à l’issue des tests en station qui débuteront le 21 janvier au Haras fédéral d’Avenches.
Pendant 40 jours, les futurs reproducteurs appelés à assurer une descendance de qualité au sein des meilleures lignées de la race seront en effet soumis à un programme d’entraînement spécifique élaboré par la Fédération suisse d'élevage du cheval de la race des Franches-Montagnes (FSFM). Les étalons seront évalués sous toutes leurs coutures. Seront notamment appréciés leur type, leur conformation et leurs allures. Ils seront en outre jugés sur leurs aptitudes à l’attelage et à l’équitation ainsi que sur leur comportement. Enfin, à l’issue de ces 40 jours, les étalons participeront à la grande épreuve finale de sélection, également ouverte au public, qui se déroulera le samedi 2 mars à Avenches.
Un cheval polyvalent et sociable
Après avoir vaillamment secondé les agriculteurs, aussi bien aux champs que pour des tâches aussi diverses que le débardage et l’attelage, le Franches-Montagnes (FM), également présent dans les rangs de l’armée, est devenu au fil du temps un cheval polyvalent idéal pour le sport et les loisirs équestres.
«Notre cheval est un cheval de trait léger, endurant et robuste. Il est harmonieux dans ses formes et souple dans ses allures, critère très important pour les chevaux de loisirs. Il a un caractère docile, fiable. Il s’accommode de beaucoup de situations. Il est sain dans sa tête. Il convient aussi bien aux personnes expérimentées qu’aux débutants, aux jeunes ou à des gens plus âgés désireux de prendre du plaisir avec leur cheval sans avoir besoin de déployer trop de forces pour l’encadrer», explique Michel Queloz, président de la commission de sélection de la FSFM.
Le FM participe aujourd’hui à plusieurs programmes de promotion du Franches-Montagnes en ville. On fait également appel à ses services pour des travaux de débardage où il est parfaitement complémentaire aux moyens mécaniques les plus modernes. Son caractère sociable et sa facilité d’adaptation en font aussi un auxiliaire apprécié pour l’équithérapie, même s’il est parfois un peu grand (les plus petits font 150 cm au garrot).
Concurrence étrangère
Aujourd’hui, et malgré les qualités exceptionnelles de leurs chevaux, les éleveurs de Franches-Montagnes doivent déployer beaucoup d’efforts et faire preuve d’une grande passion pour continuer à préserver leur race et la promouvoir aussi bien en Suisse qu’à l’étranger. En Suisse le cheptel de chevaux Franches-Montagnes est de 20'000 individus environ.
En 2011 et 2012, le nombre de poulains FM enregistré dans notre pays était de 2'300 (3'700 il y a 15 ans), dont un tiers vient du Jura. Mais avec quelque 90'000 chevaux de sport et de loisirs enregistrés dans notre pays, dont 4 à 5'000 importés chaque année, la concurrence étrangère est rude. D’autant plus que le marché demande des chevaux de mieux en mieux préparés et de plus en plus mûrs, ce qui signifie que l’éleveur devrait les garder chez lui jusqu’à l’âge de 5 ans environ, avec tout ce que cela implique en matière de dépenses, de place et de temps.
Défendre les éleveurs
Dans le cadre de la Politique agricole 14-17, la FSFM est intervenue auprès du Conseil fédéral pour que les éleveurs soient soutenus dans leur activité économique. Elle a notamment demandé à la Confédération que 50% des contingents d'importations soient réservés aux marchands qui achètent des chevaux suisses. Cette principale revendication a été acceptée par les Chambres fédérales.
Dans le cadre de la révision de l’Ordonnance fédérale sur l’élevage, la FSFM a demandé à Berne, en guise de soutien à la préservation de la race des Franches-Montagnes, que la contribution par jument suitée passe de 400 à 800 francs. Le Conseil fédéral a consenti un petit geste en octroyant 100 francs de plus, soit une contribution totale de 500 francs.
La FSFM a également sollicité des moyens pour assurer la promotion des chevaux suisses sur le marché intérieur. Un demi-million de francs par année pendant 3 ans devrait être attribué afin d'améliorer les parts de marché des chevaux de loisirs couverts par la vente de chevaux suisses. Cette demande est en cours de discussion avec l’Office fédéral de l’agriculture.
Bonne nouvelle!
Malgré la rudesse du marché et un élevage qui peine à nourrir son homme, notre cheval suisse est très apprécié à l’étranger, en particulier par les spécialistes qui reconnaissent en lui les qualités exceptionnelles d’une race sélectionnée avec finesse et intelligence.
« En France, le nec plus ultra aujourd’hui est de posséder des Franches-Montagnes lorsqu’on pratique l’attelage », souligne Bernard Beuret. Rappelons à ce propos que le FM atteint régulièrement de hauts niveaux de compétition dans les épreuves d’attelage et de traction, aussi bien en Suisse, en France qu’en Allemagne. Il est également intéressant de constater que cette année, parmi les 19 étalons sélectionnés, figure Névada, un cheval provenant de Bretagne.
Comme le précise Bernard Beuret, la FSFM s’efforce de mettre en place une politique active en matière de défense et de promotion du FM à l’étranger. La Fédération bavaroise d’élevage deviendra par exemple le relais en Allemagne de la FSFM et le porte-parole unique des Länder. Pour La France, la FSFM entretient une étroite collaboration avec l’Association Franches-Montagnes de France (AFMF) qui est en liaison directe avec la Fédération jurassienne d'élevage chevalin (FJEC).
AR/AGIR
La liste des étalons sélectionnés et des résultats du concours de Glovelier du 12 janvier 2013 est disponible sur le site de la fédération : www.franches-montagnes.ch
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