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Situation de la production et du marché agricoles suisses en 2012
Favorable à la végétation, la météo capricieuse de 2012 a donné une excellente récolte d’ensilage, de foin et de maïs dans l’ensemble de la Suisse. L’approvisionnement en fourrage pour l’hiver est donc assuré.
De nombreuses cultures céréalières ont, en revanche, souffert de la rudesse de l’hiver. Il en résulte des rendements certes de qualité mais de 10 à 15% inférieurs à ceux de 2011 et légèrement en dessous de la moyenne pluriannuelle. L’USP prévoit une récolte de 382 000 tonnes de blé panifiable, 89 000 tonnes de blé fourrager et 185 000 tonnes d’orge. En raison du temps humide et frais de printemps, les récoltes d’oléagineux sont, elles aussi, restées 10 à 15% en deçà des valeurs de l’année précédente.
Pour les pommes de terre, suite à une année particulièrement généreuse en 2011 qui a obligé la branche à prendre des mesures extraordinaire pour équilibrer le marché, l’année 2012 a permis de revenir à une quantité moyenne et à un marché stable.
Les estimations concernant les betteraves sucrières tablent sur une récolte de 1,7 million de tonnes de betteraves et une teneur en sucre de 17% ; ce qui représente 150 000 tonnes en moins qu’en 2011 et une baisse de 1,0% de la teneur en sucre.
Cette année, les récoltes maraîchères sont considérées comme bonnes et les légumes de qualité. La production indigène a couvert près de 60% des besoins de la consommation. Les prix sont stables, mais à un niveau plutôt bas. L’USP souligne que les achats transfrontaliers ont contribué à peser sur ces prix.
Le marché des fruits
La récolte de pommes est estimée à 146 000 tonnes et 19 300 tonnes pour les poires, soit une légère baisse pour les pommes et une production nettement inférieure pour les poires, par rapport à 2011. Mauvaise récolte pour les cerises qui ont souffert de la météo. Résultat moyen pour les pruneaux, mais avec des prix nettement meilleurs qu’en 2011. L’USP relève la forte progression des surfaces de myrtilles et l’excellente récolte de framboises et de fraises qui a « dépassé le niveau des bonnes récoltes de 2011, alors que les prix se maintenaient au niveau de l’année précédente ».
Qualifiée de normale, l’année viticole se caractérise par une récolte de 5 à 10% inférieure à celle de l’année dernière. En revanche, la qualité du raisin promet un bon millésime 2012.
Le bétail et la viande
Considéré comme cher par rapport aux autres pays, le bétail de rente suisse s’exporte avec difficulté. A fin octobre, les exportations se montaient à 212 têtes de bétail d’élevage, soit 134 de moins qu’en 2011 à pareille époque.
Malgré des prix bas et un marché du lait en crise, l’USP constate que le nombre de vaches passant à l’abattoir n’a pas augmenté. Pour compenser cette pénurie, il a fallu augmenter le nombre d’importations.
Bonne année pour le bétail d’étal. Les importations d’aloyaux de bœuf de haute qualité ont atteint 5000 tonnes, soit environ la même quantité qu’en 2011.
Le marché des veaux a été très agité avec une chute des prix en début d’année et jusqu’à Pâques, avant de se redresser à l’automne. Sur l’année, et suite à une légère baisse de production, les prix des veaux d’étal s’élevait en moyenne à 13,58 francs le kg, soit 9 centimes de plus qu’en 2011.
Porcs et agneaux
Année catastrophique pour les engraisseurs de porcs qui ont dû faire face à une production en hausse dépassant de 1,7% la quantité de 2011. Et ce n’est pas les journées pluvieuses de juin et de juillet, normalement favorables aux grillades, qui ont permis d’augmenter la consommation de porc. Au niveau de la viande d’agneau, le projet de commercialisation de bêtes d’alpage, auquel l’USP a participé, a rencontré un vif intérêt de la part du consommateur. A 10.73 francs le kg, le prix moyen des agneaux de qualité est resté équivalent à celui de l’année précédente.
Poulets et œufs
Après avoir dépassé en 2011 le seuil de 50% de la consommation totale, la production de volaille indigène a, cette année encore, le vent en poupe en marquant une nouvelle hausse de 3,2% du nombre de poussins mis en élevage. Le poulet, remarque l’USP dans son rapport, est la deuxième viande la plus consommée après celle de porc.
Le marché de l’œuf se porte lui aussi comme un charme. La production indigène poursuit en effet sa croissance, à tel point que sa part de marché dépasse 52% cette année, avec une planification concentrée sur Pâques et les fêtes de fin d’année.
Forte pression sur le prix du lait !
Selon l’Observation du marché de l’Office fédéral de l’agriculture, le prix moyen du lait de centrale a chuté en mai dernier à 55,5 centimes le kg, soit en dessous du niveau le plus bas datant de mai 2010 : 56,3 centimes. Lié à la situation générale en Europe, ce recul est encore accentué par le fort taux de change du franc paralysant les exportations et favorisant les achats transfrontaliers, alors que la production en Suisse poursuit sa croissance.
En 2012, l’IP Lait n’est pas parvenue à maîtriser le problème de la segmentation du lait. Dans l’incapacité de réunir un consensus sur la fixation d’un prix indicatif cette année, l’interprofession s’efforcera l’année prochaine, en collaboration avec les différents groupes d’intérêts, de chercher la méthode de calcul idéale pour le déterminer. Et l’USP de constater : L’IP Lait n’a fait que des progrès insignifiants en 2012 et elle continue à se débattre pour survivre.
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