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Tout bien pesé, l’IP augmente les quantités !
En 2012, 29'068 tonnes de Gruyère AOP ont été produites. Un chiffre qui souligne la tendance à la hausse enregistrée depuis 2008. Fidèles, les Suisses restent les plus gros clients du premier fromage indigène avec plus de 14'000 tonnes consommées l’année dernière. « Le marché suisse a augmenté de manière notable, que ce soit à la vente de détail ou dans la valorisation sur le marché de la restauration et de l’hôtellerie », s’est réjoui Philippe Bardet, directeur de l’Interprofession du Gruyère AOP (IPG).
Contraste international
Hors des frontières helvétiques, la situation est plus contrastée. Bien que présent dans 55 pays, le Gruyère AOP conserve pour marché principal l’Allemagne vers lequel 2'705 tonnes ont été exportées en 2012 soit 4% de plus que l’année précédente. « La fixation, par la Banque nationale suisse (BNS), d’un taux plancher francs suisses - euros a permis de maintenir à un niveau satisfaisant les exportations en 2012 (11'527 tonnes) », souligne Philippe Bardet. Mais malgré cela, les exportations en France (2’182 t.) ont baissé de près de 8%. Quant au marché américain, si les exportations ont baissé l’année dernière de 8% également, elles se sont bien redressées durant les premiers mois 2013 souligne le directeur et d’ajouter : « Il est crucial pour nous que soient maintenues des conditions cadres soutenant la vente des fromages d’appellation à l’étranger ».
30'000 tonnes en 2013
Néanmoins et tout bien pesé, les chiffres de la consommation ainsi que l’ouverture de nouveaux marchés ont amené le comité de l’IPG à envisager l’augmentation de la production de Gruyère AOP pour 2013. « Si les conditions climatiques le permettent, nous devrions dépasser cette année, et pour la première fois, les 30'000 tonnes », a déclaré le directeur. Mais cette décision est assortie de conditions strictes. « Cette augmentation a été calculée de telle sorte qu’elle n’affecte pas le prix de vente et elle ne se fera pas au détriment de la qualité ! », précise le président de l’IPG, Oswald Kessler.
Orientation future
Cette hausse progressive de la production fait apparaître de nouvelles questions au sein de l’interprofession. « Où s’arrête l’artisanat et où commence l’industrialisation ? », s’interroge le président qui rappelle que l’Interprofession du Gruyère AOP est une organisation ˝Fair Trade˝ qui fait vivre 2'500 entreprises en majorité familiales. « Nous ne voulons pas perdre le savoir-faire artisanal et l’expérience pratique à cause d’une automatisation et d’une recherche de production à outrance », souligne-t-il.
En bref, l’interprofession veut rester fidèle à son credo d’authenticité qui porte depuis toujours ses fruits : le Gruyère AOP n’est-il pas déjà classé parmi les 10 marques les plus fortes en Suisse selon une étude publiée en mai dernier !
Vincent Bailly / AGIR