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Valoriser les produits des deux côtés de la frontière
«Cette étude permettra aux producteurs et transformateurs de comparer leurs stratégies commerciales des deux côtés de la frontière et d’en tirer des enseignements», déclare Guy Larmanjat, président du Conseil du Léman, en introduction à la brochure «Formation des prix dans les filières agricoles de l’Arc lémanique». L’Union lémanique des chambres d’agriculture, qui a mandaté agridea pour ce projet, se dit convaincue de la nécessité pour les producteurs de choisir une stratégie de valorisation de leurs produits pour faire face à la volatilité économique actuelle.
«Les producteurs doivent jouer la carte d’une véritable différenciation, au-delà de la simple provenance locale. Les filières doivent s’organiser en interprofessions solides, intervenant dans la maîtrise des volumes et la valorisation du réseau des entreprises régionales», affirme de son côté Yves Pellaux, président de Prométerre. Et d’ajouter: «L’étude confirme tout l’intérêt des labels AOC/AOP et IGP et la valorisation des produits en circuits courts comme la vente directe». La brochure consacre, en effet, un chapitre à la vente directe qui connaît un développement intéressant (vente à la ferme, marchés paysans, paniers du terroir…).
Parmi les produits passés sous la loupe figurent: lait, yaourts, boissons au yaourt, fromages de l’Ain et des cantons de Genève, Vaud et Valais, Gruyère AOC, Comté AOC, Vacherin Mont-d’Or AOC, Reblochon de Savoie AOP, pommes, pains et tomates. L’étude démontre que le consommateur accepte de payer davantage pour un produit doté d’un «plus», (p. ex. yaourt bio), davantage encore s’il est produit dans la région. Pour certaines denrées cependant, comme le lait de montagne, la matière première provient d’un «pot commun», le prix est fixé au niveau national et le producteur ne bénéficie pas d’un retour de valeur.
L’atout de la typicité
Pour le consommateur, les spécialités du terroir apportent la garantie d’une production de proximité englobant les notions de typicité et de provenance. La typicité permet un prix de vente plus élevé que celui des produits standards. La déclinaison en variantes (tomme vaudoise.. à l’ail des ours.. à la truffe…) augmente encore le prix. Quant à l’indication de provenance, si elle n’entraîne souvent aucune augmentation de prix, elle peut devenir significative si elle est associée à une autre «promesse» (production bio, équitable...).
Les produits arborant un label d’origine AOC/AOP et IGP occupent une place de choix. «Ils sont aux produits agricoles et agro-alimentaires ce que les brevets sont aux produits industriels: un moyen de protéger un savoir-faire réputé contre les imitations», affirme Pierre-Yves Fellay, directeur de la Chambre valaisanne d’agriculture, rappelant au passage que l’attribution en 2004 du label AOC au Pain de seigle valaisan a permis de relancer la culture du seigle en Valais, de maintenir deux moulins et de renforcer l’identité culturelle du canton.
«L’histoire du bout du Léman fait que les liens qui unissent les paysans suisses et français de la région ont toujours été forts. Les échanges transfrontaliers sont nombreux pour les produits agricoles. La volonté commune d’ancrer cette cohésion s’est traduite en 2006 avec la marque de garantie Genève Région – Terre Avenir, qui inclut le territoire des zones franches dans son périmètre. Le projet d’agglomération franco-valdo-genevois renforce encore le destin d’une communauté agricole traversée par une frontière politique, somme toute artificielle», conclut François Erard, directeur d’Agrigenève.
AGIR
Brochure « Formation des prix dans les filières agricoles de l’Arc lémanique » disponible gratuitement auprès du Secrétariat général de Prométerre, tél. 021 614 24 36, e-mail m.pfister@prometerre.ch
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