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Le plus grand verger bio de Suisse dit 2 x NON aux initiatives phytos
L’arboriculture bio sédunoise
La commune de Sion possède sur son territoire le plus grand verger bio de Suisse avec près de 185hectares de cultures fruitières bio. Cette surface représente le 80% des surfaces arboricoles de plaine.
5 entreprises cultivent ces vergers de pommiers, poiriers, abricotiers, pruniers et cerisiers (par ordre d’importance) dans la plaine du Rhône, de l’ouest sédunois à Uvrier en passant par Bramois.
Cette plaine agricole est également le berceau du plus grand verger « hautes-tiges » du Valais avecsa très renommée pomme Canada.
Le bio progresse sans ces initiatives
Certainement pas au même rythme que la plaine sédunoise, mais à un rythme soutenu tout de même, l’agriculture suisse se met au bio. 16.8% des terres agricoles sont exploitées de manière biologique. Rien qu’en 2020, le bio a progressé de 20% par rapport à l’année précédente pour atteindre une part de marché de 11% ! Tous ces producteurs n’ont pas attendu ces 2 initiatives pour tenter l’aventure du bio.
Bien trop d’impact négatif sur l’agriculture pour un bénéfice environnemental très relatif
En préambule, il est utile de préciser que :
- Les denrées alimentaires produites par l’ensemble de l’agriculture suisse sont saines et de haute qualité.- - L’agriculture suisse standard cultive avec des méthodes de production d’un niveau écologique élevé.
- La qualité de l’eau potable en Suisse est bonne
Initiative « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse »
- L’expérience acquise dans nos exploitations respectives nous fait constater une diminution significative des rendements. L’agriculture biologique est très vulnérable aux aléas météorologiques et à la pression des maladies et ravageurs. A ce titre, l’emblématique abricot du Valais serait fortement impacté (grandes difficultés techniques dues aux maladies spécifiques des abricotiers)
Le taux d’auto-approvisionnement chuterait drastiquement
- L’obligation d’importer des produits agricoles sans produits de synthèse imposée par cette initiative est purement inapplicable car elle se ferait en violation de nos obligations envers l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et les accords de libre-échange conclus avec l’Union Européenne. Au final, nous redoutons que les contraintes souhaitées par l’initiative ne s’adressent qu’aux produits indigènes.
Seule l’agriculture suisse devra assumer les conséquences de cette initiative
- 93% des fermes bio en Suisse produisent selon les règles du label Bourgeon. Son cahier des charges y intègre des critères de production et de transformation très strictes. Des exigences sévères en termes de biodiversité, d’utilisation d’emballages, de durabilité et de normes sociales sont demandées. En tant que producteurs « Bourgeon », nous avons des craintes que ces magnifiques acquits apportés à la production bio en Suisse disparaissent au profit d’une production bio « light », conséquence d’une imposition forcée de ce mode de production auprès des producteurs suisses.
Baisse de la valeur écologique des aliments bio en Suisse
Initiative « Eau potable propre »
- Par cette initiative, tout producteur qui utilise des pesticides ne pourra plus toucher de paiements directs. Or, la définition de pesticide selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et la FAO(Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture) définit le pesticide comme un produit phytosanitaire contenant des composants chimiques ou biologiques destinés à se protéger des ravageurs, maladies ou mauvaises herbes. Tous les produits bio sont concernés par cette définition. Il ne sera donc plus possible de traiter nos cultures avec aucun produit.
- Plusieurs branches de production bios (élevage caprin, avicole, race d’Hérens en particulier)seraient condamnées en cas d’acceptation de cette initiative (obligation de produire sur l’exploitation l’alimentation du bétail.)
Même l’agriculture bio serait fortement impactée
Conclusion
Les arboriculteurs bio sédunois estiment que pour un réel développement durable de notre agriculture,seul l’acte d’achat conscient et responsable du consommateur peut donner cette impulsion positive que nous appelons de nos voeux.
L’agriculture de nos ancêtres a survécu au mildiou et au phylloxera. Aujourd’hui, les fléaux sont différents. Personne ne veut la mort des paysans, même parmi les plus virulents défenseurs des initiatives. Alors, évitons l’invective. Nos enfants qu’ils soient des champs ou des villes partagent un destin commun. C’est par le dialogue que nous pourrons construire intelligemment leur avenir.
Les arboriculteurs bio sédunois
Renseignements :
Olivier Schupbach 079 350 52 41 olivier@clutterbioterroir.ch
Sebastian Grünenfelder 079 709 74 72 lespuisses@clutterbluewin.ch (parle allemand)
Olivier Cordey 079 219 22 28 olivier.cordey@clutterbiofruits.ch
Gérard Varone 079 794 85 23 gd.varone@cluttergmail.com
Stéphane Dessimoz 079 293 14 20 stephane.dessimoz@clutterbiofruits.ch
Gérard Constantin ge.constantin@clutterbluewin.ch