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Vigne et évolution du climat
La vigne est un très bon marqueur de l’évolution du climat. Les stades phénologiques observés sont bien corrélés avec les sommes thermiques enregistrées, comme le montre l’extrême précocité de la maturation en 2022, consécutive à une longue série de températures élevées, couplée à un déficit important de précipitations. Le climat exceptionnel de cette année démontre que la vigne est une des plantes les mieux adaptées aux conditions sèches et caniculaires. Cette résilience dépend toutefois d'un grand nombre de paramètres culturaux, en particulier ceux liés à la gestion des sols, qui vont influencer son comportement. Lors de la conférence de presse du 23 août 2022 au domaine du Caudoz à Pully, les mécanismes d’adaptation de la vigne seront présentés par les experts de la recherche vitivinicole d'Agroscope qui achèvent, avec le soutien de l’État de Vaud, de la Fondation L.-P. et A.-C. Bovard et de la Loterie Romande, un quatrième ouvrage collectif sur la vigne dédié à son fonctionnement, à son alimentation hydrique et minérale, ainsi qu'aux accidents physiologiques et climatiques.
L'évolution du climat caractérisée par un réchauffement global n'est plus à démontrer. Les plantes cultivées sont de plus en plus exposées à des conditions extrêmes qui ont des incidences sur les rendements et la qualité des produits agricoles. En 2022, le déficit chronique de précipitations combiné à des températures maximales hors norme au printemps et en été perturbent l'estivage du bétail et remettent en question la pratique de certaines cultures gourmandes en eau, comme le maïs, les betteraves sucrières ou les pommes de terre. Le comportement de la vigne est quant à lui également influencé, bien que Vitis vinifera soit une des espèces botaniques les mieux adaptées à ces conditions extrêmes.
La conférence de presse de ce jour permet de faire le point sur la capacité d’adaptation de la vigne face au réchauffement climatique. Ce thème est présenté par des experts d'Agroscope reconnus à l'échelle internationale, à l'occasion de la parution de leur dernier ouvrage collectif vu sous l'angle de l'anatomie et de la physiologie, de l'alimentation, des carences, des accidents physiologiques et climatiques.
Réalisé avec le soutien de l’État de Vaud, de la Fondation L.-P. et A.-C. Bovard et de la Loterie Romande, ce quatrième volume achève une série d'ouvrages basés sur plus de trente ans de recherche. Il décrit les connaissances actuelles sur les structures et l'anatomie des tissus conducteurs de la vigne, de la coiffe des radicelles aux apex des rameaux, en passant par les inflorescences et les grappes. Les vaisseaux conducteurs permettent aux racines d'absorber l'eau et les minéraux dans un mouvement ascendant lié à la demande des tissus en croissance. Ces derniers assurent la photosynthèse et la distribution des éléments synthétisés dans l'ensemble de la plante, dans un cycle saisonnier qui aboutit à la dormance et à la mise en réserve d'amidon dans le bois et les racines. La production de raisins de qualité dans les conditions pédoclimatiques les plus diverses est influencée par un grand nombre de paramètres environnementaux et culturaux qui interfèrent sur l'alimentation en eau et en minéraux. L’identification des causes d'accidents physiologiques et climatiques contribue à les prévenir par des mesures prophylactiques et des pratiques culturales adaptées.
Ce livre permet de découvrir le monde fascinant du fonctionnement de la vigne et de sa résilience par rapport au réchauffement climatique, en se basant à la fois sur l'expérimentation de terrain et les connaissances scientifiques récentes. Il s’adresse aussi bien aux praticiens confirmés, qu’aux conseillers viticoles, étudiants, enseignants et chercheurs.
Communiqué de presse de l'Association pour la mise en valeur des travaux de la recherche agronomique (AMTRA) et d'Agroscope
Pour plus d’informations :
Vivian Zufferey, vivian.zufferey@clutteragroscope.admin.ch
Olivier Viret, olivier.viret@cluttervd.ch
Edmée Rembault-Necker, e.rembault-necker@clutteragora-romandie.ch
Photo:
De gauche à droite: François Murisier, Olivier Viret, Katia Gindro, Vivian Zufferey et Thibaut Verdenal. Photo : AMTRA / Nicolas Messieux