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Affaire du glyphosate
18.01.2018 – Une commission parlementaire européenne va revenir sur le dossier.
(ATS/AGIR) - Le Parlement européen a décidé aujourd’hui de créer une "commission spéciale sur la procédure d'autorisation des pesticides" dans l'UE, ont annoncé plusieurs groupes politiques. Elle sera chargée de déterminer notamment s'il y a eu des failles dans le long processus qui a mené à la réautorisation, fin novembre, du glyphosate pour cinq ans, à quelques jours de l'expiration de sa licence. Le mandat de la commission spéciale, approuvé lors d'une réunion entre les présidents des groupes politiques représentés dans l'hémicycle et le président du Parlement, devra encore recevoir l'aval de l'assemblée réunie en plénière, à une date ultérieure. Cela "nous permettra d'enquêter de manière approfondie sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, d'établir les responsabilités de chacun, et de jeter les bases de nouvelles pratiques garantissant transparence et indépendance du processus décisionnel de l'Union", se sont félicités les eurodéputés socialistes Eric Andrieu et Marc Tarabella. «L'affaire glyphosate a agi comme un révélateur des défaillances structurelles de la Commission européenne», ont-il estimé dans un communiqué. Alors que la polémique a été alimentée par des accusations d'ingérence du géant américain de l'agrochimie Monsanto dans le débat, la commission parlementaire s'attachera à "analyser et évaluer les conflits d'intérêts éventuels à tous les niveaux", selon le projet de mandat vu par l'AFP. D'une manière générale, c'est tout le processus d'autorisation des produits phytosanitaires qui doit être passé au crible: le rôle de la Commission européenne, les avis scientifiques et l'indépendance du processus par rapport à l'industrie. La commission spéciale se penchera aussi sur la situation des agences scientifiques de l'UE, à qui les opposants du glyphosate ont reproché de trop s'appuyer sur des données fournies par l'industrie, par manque de moyens et de personnel. La commission spéciale sera composée de 30 membres et travaillera durant 9 mois pour rendre son rapport en décembre, accompagné de recommandations.
Auteur : ATS/AGIR
