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Afrique : l'ambitieux retour du riz indigène
13.08.2010 – Fait paradoxalement rare en Afrique, du riz indigène et non asiatique est désormais cultivé depuis deux ans. Une tendance que des chercheurs entendent inverser.
Ali Kassim, agriculteur togolais de 32 ans, participe depuis deux ans, comme une centaine d'autres de la région d'Atakpamey dans le centre du Togo, à un programme expérimental mené par le Centre du riz pour l'Afrique, basé au Bénin. Depuis ce petit pays ouest-africain, des experts tentent de modifier les habitudes agricoles de tout un continent en y réintroduisant le riz africain, l'Oryza glaberrima, dans l'espoir de limiter les crises alimentaires. "L'objectif principal (...) est d'arriver à une autosuffisance de l'Afrique en la matière. Nous travaillons donc prioritairement sur le rendement afin que ce nouveau riz africain devienne plus compétitif face à son frère asiatique", explique Moussa Sié, responsable de ce programme de recherche. Sa production étant dépassée par une demande en croissance, l'Afrique importe 40% du riz qu'elle consomme, pour un coût de 3,6 milliards de dollars en 2008. Une situation de dépendance qui présente des risques, comme l'a démontré la crise alimentaire mondiale de 2008. La flambée des prix des denrées de base avait provoqué des "émeutes de la faim" à travers le monde.
Selon le centre du riz pour l'Afrique, cette céréale est désormais la principale source alimentaire en Afrique de l'Ouest, où sa consommation s'est accrue annuellement de 4,5% de 1961 à 2006. Le Centre du riz pour l'Afrique rémunère les agriculteurs participant à son programme et leur offre les semences. Pour le riziculteur Ali Kassim, les premiers résultats semblent déjà satisfaisants. "Ce que nous constatons est que ça donne beaucoup. Le riz qui sort après la récolte, quand on l'envoie au moulin pour le décortiquer, il ne casse pas, c'est la raison pour laquelle nous estimons que c'est une révolution pour notre agriculture".
Auteur : Agir
