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Agriculture et environnement - Engrais avec nanoparticules
08.05.2018 – Selon une méta-analyse, les engrais contenant des nanoparticules seraient plus efficaces que les produits traditionnels, mais leur impact sur l’environnement dans des conditions de plein champ n’a pas été étudié de manière fiable.
(ATS/AGIR) - Les nanotechnologies suscitent un vif intérêt mais également du scepticisme. Dans le monde entier, des recherches sont réalisées visant à mieux comprendre l’impact des nanoparticules sur l’être humain et l’environnement. Un groupe de recherche international auquel a participé Thomas Bucheli, de la station fédérale Agroscope, a évalué les publications disponibles concernant l'utilisation de tels produits dans l'agriculture.
Ce travail, publié dans la revue Nature Nanotechnology, a porté sur 78 études, réalisées principalement en laboratoire. Il en ressort notamment une efficacité améliorée de 20% à 30% pour les engrais contenant des nanoparticules.
Mais souvent, on ne sait pas si la taille ou la surface des nanoparticules influencent les propriétés de la formulation, souligne Agroscope dans un communiqué. Cette information serait très précieuse pour comprendre, sur un plan mécanique, comment on pourrait améliorer ces formulations. En outre, pour l'heure, aucune étude scientifique solide n'a analysé leur impact sur l’environnement dans des conditions de plein champ. Cela constitue une lacune cruciale et rend impossible une évaluation approfondie et globale.
Selon Thomas Bucheli, on a affaire à des types de formulations très différents, allant des émulsions à des minéraux argileux incluant les nanoparticules. La taille de ces dernières varie aussi énormément, a-t-il précisé à l'ats.
Les produits phytosanitaires homologués actuellement en Suisse ne contiennent aucune nanoparticule, selon Agroscope. Une éventuelle demande d'homologation passe par une obligation d’autodéclaration de la part des entreprises, qui doivent disposer d’une base de données complète pour déterminer les effets possibles sur l’être humain, l’animal et l’environnement.
Du côté des engrais, la procédure est différente et la présence de nanoparticules n'est pas enregistrée, précise l'Office fédéral de l'agriculture. L'institut de recherche sur l'eau Eawag a également participé à ces travaux.
Auteur : ATS/AGIR
