Main Content
Agriculture et génétique
06.09.2018 – Grâce à la technique des ciseaux moléculaires, un groupe de chercheurs de l’EPFZ et de ULiège travaillent sur une plante de manioc aux propriétés améliorées.
(ATS/AGIR) - Des chercheurs suisses et belges ont combiné la technique des ciseaux moléculaires (CRISPR-Cas 9) avec l'expression d'un facteur de floraison sur le manioc. Ils ont ainsi obtenu relativement rapidement une plante dont les propriétés en amidon pourraient mener à d'intéressants débouchés commerciaux. L'étude publiée dans la revue Science Advances a été menée par l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et l'Université de Liège (ULiège), selon un communiqué de cette dernière. L'intérêt de l'expérience réside dans la combinaison de la technique des ciseaux moléculaires, qui "édite" dans un premier temps le génome de la plante, avec l'expression d'une protéine connue pour induire la floraison. Le manioc est justement connu pour être difficile et plutôt lent à croiser et à sélectionner, à cause de sa floraison pas toujours régulière, explique le Pr Hervé Vanderschuren, de l'ULiège. En le faisant fleurir plus rapidement via l'expression de la protéine adéquate, par modification ciblée dans le génome de la plante, le croisement est facilité et permet donc la sélection en quelques générations d'une ligne de manioc porteuse d'une propriété intéressante. Dans le cas présent, l'amélioration visée, et obtenue, a trait à la composition de l'amidon contenu dans le manioc. Les chercheurs ont abouti à un amidon pauvre en amylose, soit un amidon dit "cireux" qui a, par exemple, une meilleure capacité de rétention d'eau, une propriété dont on sait qu'elle intéresse l'industrie de l'amidon", précise Hervé Vanderschuren. Dans l'industrie alimentaire, notamment, un tel amidon cireux est intéressant dans la fabrication de produits surgelés. Finalement, l'application de cette combinaison des "ciseaux" CRISPR-Cas 9 avec l'induction de fleurs offre des perspectives pour bien d'autres plantes. "On pourrait penser à l'amélioration des arbres fruitiers", indique Hervé Vanderschuren. Les auteurs précisent enfin qu'il s'agit là d'une étude de faisabilité réalisée exclusivement sous serre. Il s'agit de déterminer maintenant si et à quelles conditions des essais en plein champ seraient possibles.
Auteur : ATS/AGIR
