Main Content
Agroscope
06.12.2017 – Publication d’une étude sur la fertilité du cheval
(AGIR) - L’organisme femelle s’interroge et décide s’il veut maintenir une gestation ou non. Il fait cela non seulement par le choix du partenaire, mais aussi après la fécondation. Les signaux de ce mécanisme sont associés au CMH (complexe majeur d’histocompatibilité) du partenaire. Les gestations réussies sont-elles influencées par des signaux sociaux dépendants du CMH? Fruit d’une collaboration de recherche entre les Universités de Berne, Lausanne et Hanovre ainsi qu’avec le Haras national suisse d’Agroscope à Avenches, une étude sur la fertilité du cheval est publiée, pour la première fois, dans le «Royal Society journal Proceedings B», informe Agroscope aujourd’hui dans un communiqué.
De très nombreuses gestations se terminent par un avortement spontané, ayant souvent lieu entre la fécondation de l’ovule et la détection de la grossesse. Les défauts génétiques de l’embryon précoce ou les problèmes de santé de la mère sont bien sûr des explications probables pour un grand nombre de ces pertes. Mais il est également possible que l’issue d’une gestation dépende de la situation sociale de l’organisme maternel. Ainsi, une hypothèse possible serait que les embryons fécondés soient susceptibles ou non d’être acceptés par l’organisme maternel en fonction de la préférence de ce dernier envers les différents pères potentiels. Mais il n’est cependant pas aisé de prédire quel mâle sera perçu par l’organisme féminin comme un «père préféré», souligne l’étude. L’équipe de chercheurs qui a travaillé sur la fertilité du cheval s’est donc concentrée sur les gènes du CMH qui jouent non seulement un rôle très important dans le fonctionnement du système immunitaire et mais peuvent également influencer les odeurs corporelles et donc le choix du partenaire. «Pour notre expérience, nous avons pu profiter du fait que les juments sont amenées au Haras national pour l’insémination et qu’elles sont détenues en contact avec un étalon du Haras dans la même écurie», explique le responsable de l’étude Dominik Burger de l’Institut suisse de médecine équine, cité dans le communiqué. «Nous avons testé les réactions de 191 juments et nous avons trouvé que les stimuli sociaux dépendant du CMH au moment de l’ovulation influencent réellement le succès de la gestation.» En effet, le taux de gestation chez les juments exposées à des étalons stimulateurs avec un type de CMH dissimilaire a été en moyenne 20 points de pourcentage supérieur à celui des juments exposées à des étalons avec un type de CMH similaire. Dominik Burger (ISME Université de Berne et Agroscope) et Claus Wedekind (Université de Lausanne) estiment que, sur la base des résultats de cette étude, «l’organisme femelle a un contrôle important sur la reproduction sur au moins deux plans: d’une part sur le choix du partenaire et d’autre part par la résorption spontanée de l’embryon précoce, avant même que la gestation soit détectée». Et les chercher de préciser: «Lors de notre expérience avec des chevaux, nous avons testé une hypothèse qui devrait en principe s’appliquer généralement aux vertébrés à fécondation interne.»
Auteur : AGIR
