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Ananas du Bénin
11.10.2017 – Suite à une utilisation peu scrupuleuse de produits chimiques accélérant la coloration des fruits, le gouvernement a remis de l’ordre sur le marché de l’ananas…
(ATS/AGIR) - Après 8 mois d'autosuspension pour excès d'utilisation de produits chimiques colorants, le Bénin, quatrième exportateur africain d'ananas, peut relancer son activité. En décembre, suite aux alertes répétées de l'Union européenne (UE), le gouvernement a interdit l'exportation de l'ananas traité à l'éthéphon. Ce produit chimique à base d'éthylène accélère la coloration. Il reste en théorie sur l'écorce mais s'il est surdosé, il peut entrer dans le fruit, et les taux de résidus restaient supérieurs à la norme admise par l'UE. Les consommateurs européens ne veulent pourtant que des ananas jaunes si bien que les producteurs béninois, dont la variété de fruits reste verte même à maturité, ont "un peu fait n'importe quoi", admet Jean-Xavier Satola, président de l'Association nationale des producteurs et exportateurs d'ananas du Bénin. Les autorités béninoises ont donc décidé de remettre de l'ordre. Deux produits sont désormais homologués, les exportateurs ont été recensés et les "éthrelleurs" qui répandent l'éthéphon ont été formés. Le gouvernement a quant à lui investi dans du matériel d'analyse à hauteur de 300 millions de francs CFA (524'970 francs). Désormais, l'Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (ABSSA) est chargée des contrôles, des champs jusqu'à l'aéroport. "Ces mesures étaient indispensables", justifie Setondji Hossou, son directeur. "On doit produire en qualité et respecter les exigences des marchés". Avant la crise, le Bénin ne représentait que 5% des parts du marché européen. C'est une niche mais la quantité exportée vers l'Europe est passée de 500 à 4000 tonnes entre 2000 et 2014. Cette année, il n'y aura eu que 100 tonnes exportées: uniquement du pain de sucre vert, non traité, conséquence de la mise en place des régulations.
Auteur : ATS/AGIR
