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Bilan positif après vingt ans d'AOP et d'IGP en Suisse
30.11.2017 – Présentation aujourd’hui d’une étude, dans le cadre du 18e Salon suisse des Goûts et Terroirs à Bulle
(ATS/AGIR) - Vingt ans après leur introduction, les appellations d'origine protégée (AOP) et les indications géographiques protégées (IGP) ont prouvé leur utilité. Selon une enquête menée auprès des filières de production, aucune ne regrette d'avoir choisi cette voie, vu les avantages apportés aux produits, aux acteurs et aux régions. En 1997, la Suisse s'est dotée d'une base légale pour protéger les produits se distinguant par leur origine. Deux décennies plus tard, l'Association suisse des AOP-IGP, l'office fédéral de l'agriculture et l'organisation Agridea ont souhaité faire un bilan qui a été présenté aujourd’hui dans le cadre du 18e Salon suisse des Goûts et Terroirs à Bulle. Ainsi, à ce jour, 33 spécialités ont obtenu l'une de ces protections. Soit, 21 par l'AOP et 12 par l'IGP, et une dizaine d'autres demandes d’enregistrement sont actuellement en cours d’examen. Par ailleurs, il existe actuellement 29 groupements qui gèrent ces AOP et IGP, lesquels représentent 8350 producteurs de matières premières et 1661 entreprises de transformation, pour un total d'environ 15'000 emplois. En 2016, ces filières ont mis sur le marché plus de 64'000 tonnes de produits certifiés, dont la moitié a été exportée. Le chiffre d'affaires a atteint 890 millions de francs à la sortie des unités de transformation, et 1,56 milliard à la consommation. Faire enregistrer une spécialité est cependant une voie "parfois tortueuse et longue", concèdent les auteurs de l'enquête, mais en contrepartie, les filières qui ont fait la démarche ont constaté de nombreux effets positifs concrets. Elles relèvent notamment un maintien, voire une amélioration de la qualité du produit; la protection contre les usages illicites de la dénomination; des prix stables et suffisamment rémunérateurs pour les acteurs concernés; ainsi qu'un maintien ou une hausse des volumes de production et de vente. Le système comporte aussi des difficultés et des lacunes. Les relations avec les grands distributeurs figurent par exemple parmi les défis mentionnés par les sondés: comment maintenir les produits AOP et IGP dans leurs assortiments, et garder des prix corrects sans se faire cannibaliser par les propres produits régionaux de ces distributeurs. Autre défi, réussir à s'adapter aux tendances telles que le "snacking", sans pour autant perdre les caractéristiques des produits AOP-IGP. Enfin, le système anti-fraude n'est pas encore satisfaisant, comme l'a souligné la Fédération romande des consommateurs, interrogée parmi d'autres acteurs externes lors de cette enquête. Celle-ci souhaiterait aussi que des exigences de production durable soient ancrées dans les cahiers des charges des filières.
Auteur : ATS/AGIR
