Blatten (VS): le bois flottant récolté par l'armée brûlé à l'air libre

10.07.2025 – Six semaines après l'éboulement du glacier du Birch au-dessus de Blatten, les travaux de nettoyage du lac qui s'est formé se poursuivent. Le bois récolté par l'armée est brûlé tous les vendredis, en plein air.

L'appui actuel de l'armée demeure prévu jusqu'au 31 juillet. La date exacte de la fin des travaux de nettoyage du lac sera déterminée par les conditions météorologiques de ces trois prochaines semaines.

Vingt militaires du bataillon d'intervention d'aide en cas de catastrophe sont actuellement engagés à Blatten. La moitié d'entre eux travaillent sur le lac pour enlever les matériaux flottants. L'autre moitié les trie avant de les rassembler dans une zone prévue à cet effet.

Environ 480 mètres cubes de bois

"Il n'est pas possible de donner un ordre de grandeur du volume de déchets déjà récoltés. La quantité de débris et de bois extraits du lac n'est pas mesurée", souligne la cellule communication de l'armée, questionnée par Keystone-ATS. "Environ 480 mètres cubes de bois flottants doivent être évacués du lac", précise tout de même le Service valaisan de l'environnement (SEN).

Il a été décidé de brûler le bois récupéré. L'incinération s'effectue chaque vendredi par l'armée, en collaboration avec les pompiers du Lötschental. "Sur décision de la commune de Blatten, prise après une pesée de tous les intérêts en présence et afin de répondre en priorité aux impératifs de sécurité, le bois flottant récupéré est, à titre exceptionnel, incinérés sur place, avec des mesures appropriées", confirme le SEN à Keystone-ATS. Il s'agit notamment d'utiliser un rideau d'eau, d'évacuer les cendres puis de contrôler la qualité de l'air.

Analyses quotidiennes

"Les abords du lac ne sont pas accessibles aux camions et une évacuation par voie aérienne n'est pas réaliste compte tenu des volumes concernés, des coûts et nuisances que ceci engendrerait", résume le SEN.

Des échantillons sont prélevés quotidiennement et analysés pour détecter la présence de métaux lourds et de polluants organiques persistants comme les dioxines et les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycyclique). "Les cendres qui présentent une forte concentration de polluants sont collectées et éliminées de manière contrôlée", révèle encore le SEN. Les autres matériaux sont collectés séparément. Ils seront évacués à une date encore à définir.

Toujours des chutes de pierres

Au niveau géologique, la situation n'est toujours pas stabilisée. "Les éboulements sont encore quotidiens au Petit Nesthorn", confirme le Service des dangers naturels de l'Etat du Valais (SDANA), contacté par Keystone-ATS. "Les restes du glacier sont sous surveillance et le risque d'éboulement jusqu'au fond de la vallée demeure élevé."

"Des travaux d'identification de la composition des matériaux sont en cours dans des endroits peu exposés et sous surveillance stricte", révèle le SDANA, qui rappelle que "la majorité du cône de déjection peut être touchée en cas de gros éboulement depuis le Petit Nesthorn et qu'il subsiste un danger de lave torrentielle".

Le lac s'est réduit d'un tiers

"Le débit de la rivière Lonza se trouve, lui, dans des valeurs annuelles moyennes pour la saison. Le volume du lac s'est vidé d'environ un tiers. Le passage de l'eau s'écoule normalement", constate le SDANA.

Concernant les dons, ceux-ci continuent d'affluer. La Chaîne du Bonheur annonce avoir récolté 21,3 millions de francs. En tout, quelque 62,2 millions de francs de dons privés et publics ont été récoltés, selon un décompte de Keystone-ATS.

Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)