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Clap de fin pour l'alliance bancaire pour le climat
03.10.2025 – Le contexte moins favorable pour le climat en Europe et aux États-Unis a finalement eu raison de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme onusien de neutralité carbone du secteur bancaire: l'alliance a annoncé vendredi l'arrêt de ses activités. Le numéro un helvétique UBS s'était retiré en août dernier.
L'avenir du club était sur la sellette depuis la fin du mois d'août. Il avait mis en pause ses activités, dans l'attente du résultat d'un vote de ses membres - de grandes banques françaises et internationales - sur son devenir.
UBS, l'un des membres fondateurs, avait annoncé début août se retirer de cette alliance, tout en saluant son "rôle précieux". La banque aux trois clés assurait alors que son ambition d'être un acteur de premier plan dans la durabilité restait intacte.
Les banques ont donc choisi un cadre plus permissif pour leurs politiques visant à atteindre la neutralité carbone, en se détachant d'un modèle "basé sur l'adhésion", précise un porte-parole de la NZBA. Les établissements bancaires sont cependant invités à continuer à utiliser les lignes directrices de l'alliance comme "cadre de référence", continue ce porte-parole.
La NZBA avait été lancée en 2021 dans le cadre de l'Initiative financière du programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-FI), afin d'inciter les banques à prendre des mesures concrètes pour réduire l'empreinte carbone de leurs prêts et investissements et à jouer un rôle clé dans la transition vers une économie neutre en carbone.
De l'autre côté du Jura, BNP Paribas, Crédit agricole, Société Générale, Crédit mutuel, le groupe BPCE (rassemblant les Banques populaires et les Caisses d'épargne) et la Banque postale faisaient par exemple partie de ce groupe, qui a compté à son pic jusqu'à près de 150 membres.
Déception pour l'ONG ShareAction
"Il est extrêmement décevant de voir les plus grandes banques du monde voter pour se soustraire à leurs responsabilités en matière d'engagements visant à prévenir les pires effets du réchauffement climatique", a réagi Jeanne Martin, une des responsables de l'ONG ShareAction.
"Les hauts responsables bancaires doivent faire preuve de beaucoup plus de courage en cette période décisive pour notre avenir à tous", a-t-elle repris.
Le club avait subi des départs en chaîne depuis la fin d'année dernière, après l'élection à la présidence des États-Unis de Donald Trump, qui a notamment promis de "forer à tout-va", une formule devenue un de ses slogans de campagne ("We will drill, baby, drill").
Six grandes banques américaines avaient quitté la NZBA dans la foulée: Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America, Morgan Stanley et JPMorgan Chase, suivies par des banques canadiennes, dont la Banque royale du Canada (RBC), et japonaises, comme Sumitomo Mitsui Financial Group et Mizuho.
Début août, c'est la banque britannique Barclays qui annonçait son départ, justifiant sa décision par "le départ de la plupart des banques mondiales" et ajoutant que "l'organisation ne dispose plus du nombre de membres nécessaire pour soutenir notre transition".
Les membres de la NZBA avaient également revu à la baisse au printemps leurs ambitions communes, un nouveau cadre qui n'aura donc pas suffi à garantir sa pérennité. Sous couvert de "flexibilité", l'alliance avait effectué une mise à jour sémantique diluant son objectif initial: les "directives" étaient devenues de simples "orientations" quand les "exigences" avaient été remplacées par des "recommandations", selon des documents internes consultés par l'AFP.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
