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Climat et forêts
16.01.2018 – Une équipe internationale de chercheurs, avec participation de l'institut WSL, étudie un phénomène climatologique dans l’Atlantique nord à l’origine de la synchronisation de la fructification des hêtres et des épicéas dans toute l’Europe.
(ATS/AGIR) - On appelle oscillation nord-atlantique (ONA) une variation des conditions de pression sur l’Atlantique nord, entre la dépression islandaise au nord et l’anticyclone des Açores au sud. L’ONA a une grande influence sur les conditions climatiques et météorologiques en Europe, et manifestement aussi sur la fructification des arbres forestiers. Lors de ce qu’on appelle les faînées pour le hêtre ou les paissons pleines pour les autres essences, qui reviennent à intervalles irréguliers, les arbres forestiers produisent d’énormes quantités de graines. Ce phénomène, spécifique à chaque essence, peut se produire non seulement de manière simultanée dans des peuplements, mais aussi à l’échelle régionale, voire sur de très grandes surfaces à travers toute l’Europe. Une équipe de scientifiques sous la direction des universités de Naples (I) et Liverpool (GB), avec la participation de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), a documenté les paissons pleines des hêtres et épicéas au cours des 190 dernières années dans toute l’Europe et les ont ensuite comparées avec les données de l'ONA des dernières décennies. Les calculs montrent que depuis six décennies, de telles années de forte fructification dépendent à la fois des variations annuelles, mais aussi décennales de l’ONA. Ce phénomène climatique semble exercer une influence au moment de la floraison, mais aussi en hiver, voire au cours de l’été précédant la fructification, a indiqué aujourd’hui le WSL dans un communiqué. Les facteurs sont notamment le stockage de nutriments, la formation des bourgeons l’année précédente ou encore une pollinisation efficace par le vent au cours de l’année en cours. Ainsi, les arbres d’une même essence peuvent produire d’énormes quantités de graines simultanément à grande distance et sont donc moins tributaires des prélèvements exercés par les oiseaux et rongeurs amateurs de graines. Ces animaux, à leur tour, peuvent parfois se reproduire de manière explosive lors des paissons pleines, ce qui peut entraîner une prolifération des tiques qui les parasitent. L’ONA semble donc être un facteur-clé de cette concurrence écologique, selon ces travaux publiés dans la revue Nature Communications.
Auteur : ATS/AGIR
