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Climat: étude de l'Université de Genève (UNIGE) sur l'enneigement en Suisse
12.09.2018 – L'or blanc se fait de plus en plus rare.
(ATS/AGIR) – Selon une étude de l'Université de Genève (UNIGE) sur l'enneigement en Suisse, la neige disparaît progressivement du Plateau, mais aussi en altitude. Ce phénomène est probablement lié au réchauffement climatique, relève aujourd’hui l'UNIGE. Pour mener à bien leur analyse, les scientifiques genevois se sont appuyés sur 22 années de données satellitaires et ont utilisé un nouvel outil, le Swiss Data Cube, qui a été développé par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Les chercheurs ont pu comparer l'enneigement dans le temps sur l'ensemble de la Suisse. Alors que les zones où il ne neige que peu voire pas du tout couvraient 36% du territoire au cours de la décennie 1995-2005, elles se sont étendues à 44% entre 2005 et 2017. Le plateau n'est pas le seul concerné par la tendance. En altitude aussi, l'analyse aboutit à un résultat aussi inquiétant. La zone des neiges éternelles, où la probabilité de chutes de neige oscille entre 80% et 100%, couvrait encore 27% du territoire helvétique dans la décennie 1995-2005. Dix ans plus tard, elle s'est réduite à 23%, soit une perte de 2100 km2, qui représente sept fois la superficie du canton de Genève, souligne l'UNIGE. "D'une manière générale, on observe que les conditions de faible enneigement qui prévalent sur le Plateau gagnent peu à peu du terrain dans le Jura et dans les Alpes, un phénomène particulièrement visible dans la Vallée du Rhône", note Grégory Giuliani, chercheur à l'Institut des sciences de l'environnement. Au-delà des enjeux économiques liés au tourisme, le moindre enneigement pose aussi des questions concernant les risques en matière d'inondation et d'approvisionnement en eau. La neige joue en effet un rôle de stockage d'eau. Elle la retient en hiver et la libère au printemps et en été.
Outre la neige, le Swiss Data Cube permet d'étudier les variations de la végétation, la rotation des surfaces agricoles, l'urbanisation ou encore la qualité de l'eau, grâce à la détection des particules en suspension dans les lacs et les rivières, le taux de chlorophylle et la température de surface. "La Suisse est le deuxième pays au monde, après l'Australie, à disposer d'un tel cube de données, et nous sommes les premiers à produire une carte aussi détaillée à l'échelle d'un pays", fait savoir M. Giuliani. Les données du Swiss Data Cube sont aussi accessibles au grand public. Un visualiseur intégré au site swissdatacube.org offrira la possibilité de comparer facilement les données pour des zones précises du territoire à différentes époques afin de pouvoir appréhender les évolutions en cours. (www.swissdatacube.org )
Auteur : ATS/AGIR
