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Commerce mondial
14.12.2017 – Echec pour la ministérielle de l'OMC à Buenos Aires
(ATS/AGIR) - L'OMC n'a pas obtenu mercredi d'accord substantiel à Buenos Aires. Les Etats sont convenus de continuer à œuvrer pour renforcer l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le directeur général de l'institution Roberto Azevedo a fait part de sa "déception", malgré des avancées sur quelques thématiques. Il a ciblé indirectement les Etats, mais pas un en particulier. "Le multilatéralisme ne signifie pas qu'on obtient ce que l'on veut, mais ce qui est possible", a-t-il affirmé. Le manque de résultats "n'est pas une surprise", a dit de son côté le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. Il a demandé une réforme institutionnelle de l'organisation et attend de Roberto Azevedo des propositions. "Le système n'est pas parfait, mais c'est le meilleur que nous ayons", a rétorqué le directeur général. Et devant la presse, il a expliqué qu'une réforme "exige des décisions des membres" et ne peut dépendre de lui seul. De l'agriculture à la pêche, des services au commerce électronique en passant par les microentreprises et PME, aucune avancée majeure n'était attendue à la ministérielle. Pour les ONG, la ministérielle est décevante. "Les Etats ont ignoré les sujets de développement", a indiqué à l'ats la responsable pour le commerce à Alliance Sud, Isolda Agazzi. Et "ils ont ouvert la porte à des questions que la plupart des pays en développement ne souhaitent pas", comme la facilitation des investissements ou le commerce électronique sur lequel un programme de travail a été adopté comme sur les TPME. Toujours sur l'e-commerce, 70 Etats, dont la Suisse, ont décidé de lancer des discussions multilatérales exploratoires. "Cela prendra des années avant d'atteindre des conditions cadres", selon Johann Schneider-Ammann. Un moratoire sur les tarifs douaniers des transmissions électroniques a été difficilement prolongé de deux ans. En revanche, une solution permanente sur la détention de stocks publics agricoles n'a pu être trouvée en raison d'un blocage américain. Enfin, pour la première fois, les membres sont convenus d'éliminer les subventions à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) d'ici 2019.
Sans être citée, la Chine a, elle, été visée par une nouvelle alliance américaine avec l'UE et le Japon contre "les pratiques protectionnistes", qui provoquent des surcapacités. Le conseiller fédéral estime qu'au milieu de ces grands pays, "il y a de la place pour la Suisse". Après avoir accepté il y a deux ans d'abandonner d'ici 2020 ses subventions aux exportations agricoles, la Suisse n'était pas menacée. Pour Johann Schneider-Ammann, la priorité était que les membres réaffirment l'importance du système multilatéral. Il est satisfait sur cette question.
L'attention s'est également largement portée sur les négociations entre UE et pays du marché commun du sud de l'Amérique du Sud (Mercosur) pour un accord de libre-échange. Une déclaration politique n'a cependant pas été obtenue et les discussions doivent reprendre en janvier. Le conseiller fédéral Schneider-Ammann a aussi invité ses homologues de la région à venir en Suisse à la même période. Il a insisté sur la volonté suisse d'"arrimer" rapidement l'Association européenne de libre-échange (AELE), dont Berne fait partie, à un arrangement similaire à celui qu'obtiendrait l'UE.
Auteur : ATS/AGIR
