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Commerce mondial: OMC
11.12.2017 – A Buenos Aires, Johann Schneider-Ammann a demandé aux autres pays de l'OMC de "préserver" le système de plaintes lié au commerce mondial, bloqué par les Etats-Unis.
(ATS/AGIR) - L'Organisation mondiale du commerce (OMC) "a besoin d'un mécanisme de règlement des litiges qui a le soutien de tous ses membres", a affirmé aujourd’hui le conseiller fédéral devant les 164 Etats à la ministérielle. Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis s'opposent au renouvellement de trois juges d'appel de ce système. Un blocage qui pourrait menacer l'institution, selon certains. Le représentant américain au commerce Robert Lighthizer s'est exprimé immédiatement après le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) pour préciser la charge menée par l'administration de Donald Trump contre l'institution. L'OMC "est en train de perdre son attention essentielle sur la négociation" pour devenir "une organisation de plaintes". Certains pays utilisent le système pour obtenir des avantages "qu'ils ne pourraient jamais avoir" dans les discussions, a-t-il déploré. Dans un réquisitoire contre l'OMC, toutefois "une organisation très importante" selon lui, Robert Lighthizer a rejeté toute négociation sur de "nouvelles règles". "Alors que beaucoup ne sont pas honorées", selon lui. De son côté, le représentant chinois a mis en garde contre le protectionnisme en terme de commerce. Il a souligné qu'"aucun pays ne peut être couronné de succès" tout seul. Dans une déclaration commune adoptée aujourd’hui, 45 pays dont la Suisse ont affiché leur préoccupation face aux "défis actuels" auxquels fait face l'OMC. "Les tensions liées au commerce sont en augmentation", a admis le conseiller fédéral. Johann Schneider-Ammann a par ailleurs rappelé les questions prioritaires pour la Suisse comme le commerce électronique, la réduction des coûts pour les PME ou la facilitation des investissements. Des discussions aussi souhaitées par l'UE, a dit la commissaire européenne Cecilia Malmström. Berne "reste un soutien ferme d'avancées multilatérales, même en terme d'agriculture où elle a surtout des intérêts défensifs", a souligné le conseiller fédéral. La Suisse souhaite aussi que d'autres questions comme les services, la propriété intellectuelle ou encore l'environnement soient abordées par les membres. A défaut d'accords à Buenos Aires, elle appelle au moins à un programme de travail pour les deux prochaines années. Par ailleurs, en marge des discussions, l'UE et le marché commun du sud de l'Amérique du sud (Mercosur) n'aboutiront pas à un accord de libre-échange en Argentine. Mais la menace pour l'économie suisse ne s'éloigne que de quelques jours. Selon des sources concordantes, le président brésilien Michel Temer, présent dimanche à la cérémonie d'ouverture aux côtés des autres chefs d'Etat des membres actifs du Mercosur, a annoncé une réunion le 21 décembre à Brasilia. Dimanche, le conseiller fédéral avait affirmé qu'en cas d'accord, l'Association européenne de libre-échange (AELE), dont fait partie la Suisse, devrait aboutir "le plus vite possible" à un même résultat. Après un arrangement UE-Mercosur, la pharma, l'industrie des machines" et d'autres secteurs "seraient tout de suite désavantagés", a-t-il mis en garde. Il répète par ailleurs qu'il va discuter avec les représentants de l'agriculture suisse dans les prochains mois. "Si on doit réduire les protections douanières, on ne se trouverait pas dans une situation trop sévère" pour ce secteur, est-il convaincu.
Auteur : ATS/AGIR
