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Eaux du Rhône et du Léman: accords franco-suisses signés à Genève
04.09.2025 – La Suisse et la France ont signé jeudi à Genève deux accords sur la gestion des eaux du Rhône et du Léman, près de quatorze ans après les premières discussions sur le sujet. Le changement climatique fait de la gestion de l'eau un enjeu majeur de la politique transfrontalière.
Les textes ont été signés par le conseiller fédéral Albert Rösti et le ministre délégué chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger Laurent Saint-Martin. Les deux accords visent globalement à coordonner la gestion durable de ces eaux, y compris lors de situations exceptionnelles telles que les crues et les sécheresses.
Le chef du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) a exprimé jeudi sa "grande satisfaction" pour cette "avancée majeure dans la coopération transfrontalière sur l'eau". Pour le conseiller fédéral Albert Rösti, il s'agit de deux "accords essentiels".
Le Doubs aussi
De son côté, le ministre français Laurent Saint-Martin a aussi insisté sur l'importance de ces accords, notamment pour les riverains, l'environnement, la biodiversité et les écosystèmes. "Ces accords marquent une nouvelle phase dans la coopération franco-suisse", selon M. Saint-Martin. Et d'insister sur la volonté commune de faire face aux défis du changement climatique.
"La Suisse est prête à mettre en oeuvre rapidement ces deux accords au cours des prochains mois", a précisé M. Rösti. A noter, que la signature de ces deux textes pourrait être suivie "très prochainement" par l'aboutissement d'un accord transfrontalier sur la gestion des eaux du Doubs. La Suisse et la France ont laissé entrevoir une issue favorable dans ces négociations en cours.
Cellules de coopération
L'accord relatif à la coopération sur les eaux transfrontalières du Rhône prévoit la création d'une nouvelle commission-cadre, qui va donner une vision d'ensemble des enjeux. Elle chapeautera la trentaine d'entités qui travaillent déjà sur la gestion des eaux du Rhône. La présidence sera assurée au niveau ministériel en alternance entre les deux Etats.
Le deuxième accord prévoit une coopération étroite pour les eaux du Léman, notamment en cas de crise, en particulier en cas de sécheresse ou d'inondation. Il est prévu de mettre en place des cellules de coopération en fonction du niveau de la crise à gérer. L'objectif est de préserver les riverains et les usages de potentiels dommages.
Et la probabilité d'événement extrêmes, sous forme d'étiage ou de crues, comme en 2021 et 2024, est forte, selon le ministre français, qui a rappelé que le changement climatique a déjà profondément affecté l'hydrologie du fleuve. "Aucun des deux pays ne détient l'ensemble des clés de lecture face à ces difficultés", a-t-il ajouté.
Pas de seuil minimal
Le début des discussions entre les deux pays remonte à 2011, quand la France sollicite officiellement la Suisse pour mettre en place une gouvernance des eaux du Rhône. Cette même année, la centrale nucléaire française du Bugey avait eu des difficultés à assurer son système de refroidissement suite à une importante sécheresse. Genève avait diminué le débit du Rhône pour garder le niveau du lac.
Pendant le processus de négociations, des représentants de la Suisse ont souvent rappelé qu'il n'était pas question de donner une garantie d'un débit fixe du fleuve. Interrogé sur ce point à l'issue de la cérémonie officielle, Albert Rösti a souligné qu'aucun seuil concret n'avait été défini. "La France aurait voulu définir un flux de l'eau minimal", a-t-il relevé. Ce que la Suisse n'a pas accepté.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
