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Environnement
24.07.2018 – Au moins 207 défenseurs de l'environnement tués en 2017, selon Global Witness
(ATS/AGIR) - Pour s'être opposées à des projets miniers, forestiers ou agro-industriels, au moins 207 personnes ont été tuées dans le monde en 2017, année la plus meurtrière pour les défenseurs de l'environnement, selon Global Witness. Ce bilan, publié aujourd’hui, est sans doute bien en-deçà de la réalité, souligne l'ONG britannique. Et il surpasse celui de 2016 qui, avec au moins 200 morts, était déjà une année record. Leaders autochtones, rangers chargés de protéger la faune sauvage ou "personnes ordinaires" défendant leur terre ou leur rivière, ces victimes ont été recensées dans 22 pays, à 60% en Amérique latine. Au total, un quart des homicides (au moins 46, deux fois plus qu'en 2016) sont liés à l'"agrobusiness". Quarante ont eu lieu sur fond de disputes minières (33 en 2016), 26 en lien avec l'abattage de forêts, et un nombre record de 23 personnes, surtout des rangers africains, ont été tuées en tentant de protéger les animaux des braconniers. Il n'y a pas que les meurtres, ajoute l'ONG, qui décrit tout l'arsenal pour bâillonner les opposants: menaces de mort, interpellations, poursuites, cyber-attaques, violences sexuelles, disparitions...
Pour Global Witness, "le lien" est clair entre cette violence et nos produits de consommation courante: "agriculture de masse, mines, braconnage, abattage forestier... alimentent en composants et ingrédients les rayons de nos supermarchés, qu'il s'agisse d'huile de palme pour les shampooings, de soja pour le bœuf ou de bois pour nos meubles". "Ceux qui défendent leurs terres face à une agriculture destructrice" subissent en particulier une recrudescence d'attaques, s'alarme l'ONG, qui "appelle gouvernants mais aussi entreprises à agir". Des progrès ont été faits ces dernières années, comme l'adoption de lois protectrices au Mali ou au Burkina Faso, "mais plus doit être fait". "Et nous, consommateurs, devons exiger que les firmes prennent leurs responsabilités", insiste l'ONG, qui effectue ce travail de recensement depuis 2002.
Auteur : ATS/AGIR
