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Environnement
27.11.2017 – Berne doit notamment mieux préserver la qualité de l'eau et la biodiversité, selon l’OCDE.
(ATS/AGIR) – Si la Suisse a réduit ses émissions de gaz à effet de serre et diminué sa consommation d'énergie depuis 2008, d'importants progrès environnementaux restent à accomplir, selon l'OCDE. Les pratiques de consommation non durables en Suisse et le recul de la biodiversité tirent les performances du pays vers le bas, a expliqué Masamichi Kono, secrétaire général adjoint de l'OCDE, lors de la présentation de l'examen environnemental aujourd’hui à Berne. Le rapport de l'OCDE pointe les pressions environnementales parfois importantes exercées sur les eaux au vu de l'utilisation intensive de la force hydraulique, de l'usage des pesticides en agriculture et des micropolluants provenant des ménages ou de l'industrie. La qualité de l'eau de nombreux lacs laisse à désirer et les cours d'eau, souvent endigués, peinent à remplir leurs fonctions naturelles. L'urbanisation croissante menace en outre les eaux souterraines, dans lesquelles le pays puise 80% de son eau potable. La Suisse ne reste cependant pas sourde à ces défis, note l'OCDE. Elle est l'un des premiers pays ayant commencé à éliminer les micropolluants des eaux usées municipales. Elle œuvre aussi à la remise en état des cours d'eau et des lacs. Le rapport de l'OCDE relève également que plus d'un tiers des espèces sont menacées et que peu d'habitats d'importance nationale bénéficient d'une protection stricte. Quatre reptiles sur cinq, deux amphibiens sur trois et un mammifère ou oiseau sur trois y sont classés vulnérables ou en danger. Des proportions élevées au regard des niveaux observés dans les pays de l'OCDE. Pour les experts, la situation est "urgente". L'étendue et la qualité des sites protégés sont insuffisantes, admet l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) dans un communiqué. Il cite comme menaces pour la biodiversité le mitage du territoire, les émissions d'ammoniac et l'usage de pesticides dans l'agriculture. La Suisse devrait aussi mettre en place des stratégies fédérales de prévention des déchets. Elle est le deuxième producteur de déchets par habitant de la zone OCDE, après le Danemark. En augmentation constante, sa production s'est hissée à 742 kg par habitant en 2015, soit une hausse de 27% depuis 2000. Les déchets de construction et démolition représentent 15 millions de tonnes par an. Marc Chardonnens, directeur de l'OFEV, a indiqué aujourd’hui devant les médias que les résultats du rapport et les 42 recommandations qu’il contient seraient étudiés et utilisés comme base de travail pour continuer à réduire les atteintes portées à l'environnement. Ces efforts se poursuivront en collaboration avec les cantons et les groupes d'intérêts. Dans certains domaines toutefois, la Suisse fait figure de bon élève parmi les pays de l'OCDE, rappelle-t-il. C'est le cas par exemple pour la réduction des gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques, la consommation d'énergie, l'approvisionnement de source renouvelable ou le transfert de la route au rail. Les précédents examens des performances environnementales de la Suisse datent de 1998 et 2007. En 2016 et 2017, l'OCDE s'est avant tout penchée sur les progrès réalisés dans deux secteurs spécifiques pour lesquels la Suisse s'était fixé des objectifs, soit l'eau et la biodiversité. La procédure d'examen comprend notamment des questionnaires, une entrevue et une visite du pays. Les résultats du dernier examen environnemental de l'OCDE pour la Suisse font monter aux barricades le WWF, Pro Natura et BirdLife qui déplorent les lacunes dans la protection de la biodiversité et s'inquiètent de la disparition d'espèces indigènes.
Auteur : ATS/AGIR
