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Environnement - Valais
31.05.2018 – L’entreprise Lonza est accusée de violation de la loi sur la protection des eaux et de contamination par négligence de l'eau potable.
(ATS/AGIR) – D'après le Ministère public valaisan, l'entreprise de spécialités chimiques Lonza a, à plusieurs reprises, déversé par négligence ou par imprudence des substances nocives, de manière directe ou indirecte, dans l'environnement. Cela a pu provoquer un risque de contamination de l'eau, selon l'acte d'accusation présenté devant le tribunal de district de Viège, dont a pris connaissance l'ats. Son usine à Viège aurait ainsi pollué l'eau potable. Des relevés effectués par la commune de Viège en 2011 et 2012 et entre 2014 et 2017 ont montré plusieurs cas de pollution de l'eau causée par du 1,4-dioxane. Ce solvant est notamment utilisé pour la production de peintures, des détergents, des cosmétiques, d'insecticides et d'herbicides. Il est cancérogène à fortes doses chez l'homme et peut-être même à faible dose.
L'acte d'accusation ne peut pas déterminer qui est responsable de la pollution de l'eau, les infractions ne pouvant pas être attribuées à une personne physique. Cela est dû à la mauvaise organisation de l'usine Lonza de Viège. Le fait que l'entreprise soit responsable, ne fait pas l'ombre d'un doute pour le procureur du Valais. Lonza est la seule entreprise du canton qui utilise de grandes quantités de solvants dans sa production, selon l'acte d'accusation.
Dans un communiqué, Lonza se défend d'avoir commis une infraction à la loi sur la protection des eaux. La population et l'environnement n'ont jamais été menacés. Lorsque la pollution a été découverte en 2014, il n'y avait pas de limites spécifiques pour les eaux potables, les eaux souterraines et les eaux usées industrielles, selon l'entreprise.
Le Ministère public critique également le canton. Le Département de la protection de l'environnement aurait dû appliquer activement les procédures et définir les responsabilités pour le traitement des substances dangereuses. Au lieu de cela, le canton a adopté une démarche "réactive" et a agi seulement quand la pollution de l'eau est devenue connue. Le canton a imposé "un haut degré de responsabilité personnelle à Lonza".
"L'eau potable n'a jamais été touchée", a tenu à affirmer la conseillère d'Etat valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten. Se référant à des contrôles du chimiste cantonal, elle a déclaré à l'ats que du Dioxan avait été trouvé dans deux fontaines et que celles-ci avaient été temporairement fermées.
Auteur : ATS/AGIR
