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France: affaire Lactalis
14.02.2018 – Dans le cadre de l’affaire du lait infantile contaminé, la grande distribution française regrette des «défaillances» humaines.
(ATS/AGIR) - Les distributeurs français, auditionnés aujourd’hui par la commission des affaires sociales du Sénat dans le cadre de l'affaire Lactalis, ont regretté des "défaillances" humaines. Ils ont aussi réclamé le blocage informatique du code-barre et appelé à revoir les procédures de rappel. Directeur qualité du groupe Carrefour, Stéphane Dufort, a regretté une "mauvaise gestion des produits retournés en magasins par les clients", soit plus de 9000 boîtes dans le cas des lots de lait infantile Lactalis contaminé aux salmonelles. "Malheureusement, un certain nombre de produits ont été remis par mégarde dans le circuit de distribution", a-t-il déclaré. Stéphane Dufort a fustigé, dans cette crise, une information "morcelée" de la part de Lactalis et "peu transparente", les distributeurs n'ayant été informés de la fermeture de l'usine de Craon que par la presse. Directeur général du Galec, société coopérative des groupements d'achats des centres E. Leclerc, Sébastien Chellet a pour sa part précisé que "près de 195'000 produits" incriminés avaient été retirés de leurs magasins. Mais "999 produits ont été vendus" malgré le rappel, a-t-il ajouté, évoquant, lui aussi, des "défaillances humaines". Franck Geretzhuber, secrétaire général de l'entreprise Auchan, a lui aussi regretté que "52 produits aient été remis en vente" dans leurs supermarchés, sur les 42'000 retirés, accusant notamment "la multiplication des procédures". Les interpellant, Martial Bourquin, sénateur du Doubs, a alors estimé qu'il était "profondément inacceptable que 30 grandes surfaces aient continué à vendre" ces produits, conduisant à un "sentiment d'insécurité" chez les Français. Il a également dénoncé "le fait que tous les ans des emplois sont supprimés à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF)", pourtant en charge des contrôles. Parlant au nom de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), Stéphane Dufort a demandé que, face à la "banalisation" des retraits (plus de 1000 messages en 2017) et des rappels (plus de 170 en 2017), il soit procédé à "une révision et une amélioration du guide de gestion des alertes alimentaires", afin de "moderniser et de sécuriser les procédures de rappel".
Une trentaine de familles françaises d'enfants ayant consommé du lait contaminé aux salmonelles ainsi que l'association de consommateurs Foodwatch ont annoncé aujourd’hui de nouvelles plaintes afin d'établir les éventuelles défaillances de Lactalis mais aussi des autorités publiques et de la grande distribution. A ce jour, selon une source judiciaire, 50 plaintes ont été enregistrées à la section santé publique du parquet de Paris, chargée de les centraliser dans le cadre de l'enquête ouverte notamment pour "tromperie aggravée".
Auteur : ATS/AGIR
