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Garantie de déficit sur les deux usines de lait en poudre
23.10.2002 –
(ats) - Les usines de lait en poudre de Lucens (VD) et de Thoune de Swiss Dairy Food (SDF) en sursis concordataire provisoire pourront poursuivre leurs activités en novembre et en décembre. La Fédération des producteurs suisses de lait (PSL) leur a accordé une garantie de déficit. Sans cette dernière, la fermeture des deux usines à la fin du mois d'octobre aurait été inéluctable, rappelle mercredi le commissaire provisoire de SDF, Fritz Rothenbühler. Pour chaque mois, cette garantie atteint un montant à six chiffres, a-t-on fait savoir du côté de la PSL. Outre le fait qu'elle autorise la poursuite des activités, la garantie permet à la direction de SDF de continuer les négociations en vue d'une reprise définitive. Les salaires d'octobre sont assurés et le montant destiné à les couvrir a été versé sur un compte séparé. Il garantit uniquement le paiement des créances de salaires sur des prestations de travail fournies en octobre 2002, ajoute le communiqué du commissaire provisoire. Par ailleurs, les transporteurs laitiers, qui exigeaient la compensation de 40 % de leurs pertes, ont trouvé un accord avec la PSL, a indiqué à l'ats Samuel Lüthi, directeur de la fédération. Ils poursuiveront leur travail de collecte du lait et en contrepartie, les producteurs participeront financièrement, mais dans une mesure "nettement" moindre que les 40 % demandés. L'accord devrait être signé ces prochains jours. M. Lüthi n'a pas souhaité indiquer à quelle hauteur les pertes des transporteurs seront couvertes. L'insolvabilité de SDF les touche de plein fouet, selon l'Association suisse des transports routiers (ASTAG) qui a chiffré la semaine dernière leurs pertes à 3,25 millions de francs. De son côté, la direction du groupe laitier bernois est actuellement engagée dans d'intenses pourparlers en vue de la vente de divers secteurs d'activité. SDF étudie et évalue plusieurs offres qui lui sont parvenues, a précisé le commissaire Rothenbühler. Une ébauche de solution a commencé à prendre forme la semaine passée pour assurer l'avenir des sites de production de SDF en Suisse romande et dans le canton de Berne. Le fabricant fribourgeois de produits laitiers Cremo et le groupe Laiteries Réunies de Genève (LRG) ont déposé des offres de reprise auprès du commissaire au sursis provisoire de SDF. En reprenant ces sites, la question de l'écoulement du lait serait en très grande partie réglée, puisque dans un premier temps, les paysans pourraient continuer à écouler leur production comme actuellement. Dans un deuxième temps, des restructurations sont toutefois d'ores et déjà annoncées au niveau de la production, donc aussi, inévitablement au niveau de la matière première. La grande inconnue réside dans le financement des projets de Cremo et des LRG. Chez ces dernières, qui ne divulguent aucun chiffre, le directeur Demètre Dimopoulos a assuré vendredi dernier qu'il négociait avec des banques privées. Du côté de Cremo, qui appartient en majorité aux producteurs de lait, les Fédérations laitières des cantons de Fribourg, Vaud, Neuchâtel et Berne se sont unies dans Prolait et recherchent des solutions. Elles se sont déjà tournées vers leurs cantons respectifs pour chercher une partie du financement. Lundi, Le dossier du géant laitier en déroute a été abordé au plus haut niveau politique. Le conseiller fédéral Pascal Couchepin a échangé ses vues sur le problème avec les conseillers d'Etat en charge de l'agriculture des cantons de Vaud, Fribourg, Neuchâtel et Berne, qui avaient sollicité un entretien. A bout de souffle, Swiss Dairy Food a obtenu un sursis concordataire provisoire en septembre. Pour éviter un "grounding" à la Swissair, la Confédération et les banques ont mis la main au porte-monnaie. Un consortium de treize établissements assure le financement du sursis, via un crédit de 89 millions de francs.
